
Comment un homme qui travaillait dans la publicité, au début des années 1980, a décidé un jour de tout quitter pour ouvrir un cinéma à Paris, et distribuer des films ? Ce mystère appartient à Simon Simsi. Né le 26 septembre 1938 à Paris, Simon Simsi est mort le 17 janvier, à l’âge de 79 ans, des suites d’un accident vasculaire cérébral.
Jusqu’à ces dernières semaines, il était le gérant de la société parisienne de distribution Les Acacias. Fidèle au poste, l’affiche d’origine du Quai des Orfèvres (1947), de Henri-Georges Clouzot, dans son bureau… « Simon avait plein de souvenirs de films vus pendant son enfance, dans les salles parisiennes. C’est sans doute là qu’il a forgé sa cinéphilie. Il aimait accorder sa confiance et transmettre sa passion », raconte le directeur adjoint des Acacias, Jean-Fabrice Janaudy, recruté il y a dix-sept ans comme standardiste.
Bon connaisseur du cinéma italienSimon Simsi était un passionné de cinéma qui avait le sens des affaires. Associé au programmateur et distributeur Martin Bidou, il exploitait avec lui ces dernières années Le Vincennes, aux portes de Paris. Son premier cinéma fut Les Acacias, rue des Acacias (17e arrondissement), acheté au début des années 1980 après qu’il eut quitté son poste chez l’afficheur Dauphin. Dès le début, l’apprenti exploitant se trouva en concurrence avec d’autres salles parisiennes (Mac Mahon, Le Balzac…) qui programmaient des films de répertoire. Il avait du mal à obtenir des copies. Simon Simsi devint donc distributeur, programmant dans sa salle les films qu’il achetait. Il a commencé par distribuer Riz amer (1949), de Giuseppe de Santis, Le Voleur de bicyclette (1949), de Vittorio De Sica, Scaramouche (1952), de George Sidney, etc.
« J’étais le p’tit jeunot qui voulait s’faire son p’tit trou… Je ne sais pas si on a fait un grand trou, mais on est encore là », expliquait-il simplement lors d’un...