Le voyage, une étape nécessaire dans la carrière
Partager
Tweeter
Emploi
édition abonné

Le voyage, une étape nécessaire dans la carrière

Chaque année, de nombreux jeunes diplômés quittent la France pour sillonner les routes du monde. Un choix qui marque souvent un virage dans leur vie personnelle et professionnelle. Portraits croisés de parcours initiatiques.

Le Monde | | Par

Teresa Reyes est partie sur les routes d’Amérique du Sud à l’âge de 28 ans. Son voyage a été à l’origine d’une reconversion professionnelle.

En 1952, le jeune étudiant en médecine Ernesto Che Guevara termine son premier voyage sur les routes d’Amérique du Sud. « Une errance sans but » [qu’il raconte dans Voyage à motocyclette, publié à Cuba en 1993] de neuf mois qui bouleverse profondément la vie du révolutionnaire argentin et marque le début de sa lutte contre le système capitaliste. Bien sûr, tous les jeunes diplômés ne se convertissent pas en révolutionnaire, au terme d’un long voyage au bout du monde, mais une chose est sûre, ils en reviennent transformés.

« Le voyage a été la solution à toutes les difficultés que j’ai rencontrées dans la vie », estime Fanny Gallicier, 30 ans. Une licence de géographie en poche, Fanny, très engagée dans le milieu associatif, poursuit ses études dans ce domaine. Mais la jeune femme, qui a déjà effectué une année d’étude en Australie, ne se sent pas bien dans le monde du travail. « Je galérais, j’étais complètement perdue, j’avais l’impression de ne pas rentrer dans les cases », se souvient-elle. Elle décide donc « d’échapper au système » et de concrétiser son rêve : partir faire le tour du monde.

Mais de l’idée à la réalité, il y a un pas, parfois difficile à franchir. « J’ai eu très peur », se souvient Teresa Reyes, partie sur les routes d’Amérique du Sud à l’âge de 28 ans. « Il y avait des opportunités professionnelles qui se présentaient et je reportais toujours la date du départ, jusqu’au jour où je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de moment idéal et que je devais acheter un aller simple et partir », raconte-t-elle.

« Doctorat de la route »

Dans l’entourage de ces jeunes baroudeurs, les réactions sont plutôt positives, même si elles cachent parfois un peu d’inquiétude. « Quand je le lui ai annoncé, ma mère m’a dit : “Mais pourquoi tu ne vas pas faire le tour de la Suisse ?” », sourit Ludovic Hubler, auteur du livre Le monde en stop. Cinq années...