Silvio Berlusconi, inéligible mais incontournable en Italie
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Silvio Berlusconi, inéligible mais incontournable en Italie

Le système électoral favorise la coalition de l’ancien premier ministre. Mais les législatives du 4 mars s’annoncent des plus incertaines.

Le Monde | | Par

Silvio Berlusconi,  à Rome, le 11 janvier.

Dimanche 14 janvier à 17 heures sur Canale 5, mardi 16, à 23 h 30 sur la même chaîne, jeudi 18 à 11 heures sur La7 puis à 21 h 15 sur Rete4, vendredi 19 à 9 h 55, de nouveau sur Canale 5, et dimanche 21 à 20 h 30, encore sur La7… Silvio Berlusconi est de retour, et comme aux plus belles heures de sa longue carrière politique, à un mois et demi de législatives très incertaines, il enchaîne les interviews, à toute heure du jour et de la nuit, sur les chaînes de son empire télévisuel. Jeudi matin, interrogé sur son âge – 81 ans –, il a lancé à son intervieweuse : « Je me sens comme un jeune homme ! »

Du fait de sa condamnation pour fraude fiscale, cause de son inéligibilité et de son exclusion du Sénat, en 2013, l’ancien président du conseil ne sera pas en mesure de se présenter. Mais son nom figurera quand même sur les bulletins de vote, vu le slogan adopté par son parti, Forza Italia, « Berlusconi président ».

D’ailleurs, a-t-il vraiment besoin de siéger dans une assemblée pour peser ? Omniprésent dans la campagne qui commence, l’ancien président du conseil a pu jouer de toute son influence pour parvenir une fois de plus à constituer une large alliance des forces de droite, malgré l’étendue de leurs divergences. Il continue à faire planer le doute sur sa volonté de reprendre la tête du gouvernement, ce que son inégibilité ne lui interdit en théorie pas. Dans tous les cas, il sait qu’il sera au centre du jeu au soir des élections du 4 mars.

Comme à chaque fois depuis son entrée en politique, en 1994, il concourra aux côtés des postfascistes, groupés au sein de Fratelli d’Italia, sous la direction de Giorgia Meloni, et de la Ligue du Nord, qui, sous l’impulsion de Matteo Salvini, allié de Marine Le Pen au Parlement européen, se baptise désormais « Ligue » et cherche à gommer son discours régionaliste pour mieux insister sur la lutte contre l’immigration.

« Très bon analyste de la société »

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