
L’heure est grave. La Maison Blanche a publié, samedi après-midi 20 janvier, des photos de Donald Trump, téléphone en main, à son bureau, sans cravate, coiffé d’une casquette blanche frappée du slogan « Make America Great Again ». La légende précise qu’il s’informe à cet instant des tractations en cours pour mettre fin au shutdown (fermeture) du gouvernement fédéral, débuté la veille à minuit.
« C’est le premier anniversaire de ma présidence et les démocrates ont voulu m’offrir un cadeau sympa », a-t-il constaté, philosophe, aux premières heures du jour, sur son compte Twitter. La fête est gâchée. Une autre photo montre le président, saisi de profil, dans le bureau de son service de communication. Les présents, rassemblés en arc-de-cercle face à lui, affichent des sourires de commande, mais les gobelets Starbucks posés sur une table basse ne transpirent pas l’allégresse.
Ce samedi, les républicains et les démocrates jouent à se faire peur au Congrès, et les anti-Trump battent massivement le pavé pour la deuxième année consécutive. En prévision d’une affluence qui est au rendez-vous, le président a provoqué les manifestants en assurant dans la matinée sur Twitter que la météo était rêvée pour venir célébrer « le succès économique sans précédent » dont il revendique la paternité, mais l’ironie tombe à plat face à un mouvement qui fait dans la rue la jonction avec la vague anti-harcèlement #metoo.
Depuis des heures, les chaînes de télévision américaines rappellent en boucle les propos tenus par le passé par Donald Trump, qui jurait alors que tout shutdown était de la responsabilité du président. Techniquement, ce sont les démocrates qui en sont à l’origine, en ne votant pas une rallonge budgétaire pour faire fonctionner un mois durant l’Etat fédéral, faute de budget. Mais c’est bien lui qui occupe aujourd’hui le bureau Ovale.
Victime de l’imprévisibilitéEn milieu d’après-midi, le...