
Samuel Goldman est professeur de science politique à l’université George-Washington (Washington DC), il dirige le Loeb Institute for Religious Freedom et les pages littéraires de la revue conservatrice Modern Age.
Qu’avez-vous pensé de la première année de Donald Trump au pouvoir ?
Au moment de son entrée en fonctions, j’ai cru qu’il saurait mieux se faire aimer. Traditionnellement, les présidents atteignent un sommet de popularité peu après leur arrivée à la Maison Blanche et les sondages leur restent favorables au cours de leur première année au pouvoir. Mais M. Trump n’a pas connu d’état de grâce. La proportion des électeurs qui se disent satisfaits de son travail oscille entre 35 % et 45 %.
De tels scores étaient cependant prévisibles, puisqu’ils correspondent à ceux enregistrés au cours de la campagne présidentielle. Les Américains se partagent toujours en trois blocs. Le premier tiers apprécie vraiment Trump, le deuxième l’a en aversion et le troisième se tient au centre, entre ces deux pôles. Trump s’est donc montré incapable de gagner les faveurs de ceux qui ne le soutenaient pas déjà au cours de la campagne. Il s’en tient à ce qu’il appelle sa « base ».
Cette base semble donc solide…
Ce qui est moins surprenant qu’on ne pourrait le croire. Les présidents les moins populaires, par exemple Richard Nixon au moment du Watergate ou Herbert Hoover aux premiers temps de la Grande Dépression, avaient la même proportion d’électeurs qui les soutenaient. Ainsi, à moins de révélations véritablement fracassantes, il semble très peu probable que Trump voit sa base s’éroder.
A votre avis, Donald Trump est-il un président fort ou faible ?
Il est un président d’une faiblesse extraordinaire. L’histoire de l’année qui vient de s’écouler est celle de son incapacité à pourvoir son administration en personnel, à fixer ses priorités politiques. En conséquence,...