
Provocation parfaitement assumée ou malheureux « lapsus », comme il a cherché à s’en défendre plus tard ? Attilio Fontana, candidat pressenti par la droite pour le poste de gouverneur de la région Lombardie, qui sera désigné le 4 mars, jour des élections générales italiennes, a suscité une véritable tempête, lundi 15 janvier, en affirmant sur les ondes de Radio Padania (la fréquence radiophonique de son parti, la Ligue du Nord), en réponse à une question sur l’immigration d’un auditeur : « Si nous acceptons tous les migrants, nous ne serons plus nous. (…) Nous devons décider si notre ethnie, notre société, notre race blanche doit continuer à exister ou si elle doit être anéantie. Ce n’est pas une question d’être raciste ou xénophobe. »
Une déclaration qui a immédiatement provoqué un torrent de réactions outrées. Matteo Renzi, secrétaire général du Parti démocrate (centre gauche), a ainsi qualifié ces déclarations de « délirantes », tandis que le candidat du Mouvement 5 étoiles, Luigi Di Maio, prenait à partie le chef de file de la coalition de centre droit, Silvio Berlusconi, demandant si M. Fontana « était toujours leur candidat ». Quant à la représentante de la communauté juive de Rome, Ruth Dureghello, elle a immédiatement dénoncé ces propos : « Doit-on encore répéter aux ignorants en 2018, 80 ans après les lois raciales [promulguées durant le fascisme], qu’il n’existe pas de race blanche à défendre ? »
Du côté des partenaires de la Ligue, c’est l’embarras qui domine. A l’image de Silvio Berlusconi lui-même qui, tout en qualifiant la phrase d’Attilio Fontana de « malheureuse », précisait, mardi, qu’il serait dangereux « de focaliser son attention sur une expression erronée et non pas sur le risque que l’Europe perde son identité ». De son côté, la dirigeante de l’autre fraction de la coalition, Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia, droite postfasciste), rejetait...