
Viendra le jour où je ne serai plus là Ô
Mon bel amour à écouter battre nos cœurs
§
La vie passe à la vitesse d’un cri d’oiseau
Et puis, il y a cette lenteur hypnotique des nuages
Cette poitrine ouverte dans le bleu
§
N’est-ce pas ceci la dialectique
Ce lent mouvement de plus que l’âme ?
N’est-ce pas ceci la réalité et l’objet ?
Ecrivain, éditeur, journalise, Jean Ristat (né en 1943), le « fils » préféré d’Aragon (1897-1982), reste une figure unique dans les lettres françaises. Sa poésie baroque, carnavalesque envoûte à coups de « Ô » et « d’ombres décousues ».
On lit, au coup par coup, Christian Bobin (né en 1951) depuis des lustres. Vraie sensibilité ou fausse naïveté ? C’est selon… Certains aimeront ce « bruit de balançoire » ; d’aucuns trouveront bien indigestes les « paillettes d’or » et autres « poignées de sel » qu’offrent ces fabulettes.
Jean Wahl (1888-1974), un philosophe égaré en poésie. Curiosité d’un livre écrit par son auteur en anglais, du temps de l’exil américain, comme s’il fallait cacher sous un trompe-l’œil une activité aussi essentielle qu’indicible.
Ô vous qui dormez dans les étoiles enchaînés, de Jean Ristat, illustrations de Gianni Burattoni, Gallimard, 62 p., 12,50 €.
Lire un extrait sur le site des éditions Gallimard.
Un bruit de balançoire, de Christian Bobin, L’Iconoclaste, 112 p., 19 €.
Fiery presence/Flamboyante présence. Poèmes de l’exil américain, 1942-1945, de Jean Wahl, estampes de Michèle Joffrion, traduit de l’anglais par Anne Mounic, Atelier GuyAnne, « Le singulier dans l’instant », 112 p., 15 €.