
TRIBUNE. Il est incontestable que depuis son élection, le président Macron a redynamisé le débat sur la réforme de l’Europe, et en particulier de la zone euro. Il est cependant trop tôt pour savoir ce qu’il en sortira concrètement, notamment parce que la fenêtre d’opportunité entre la mise en place du nouveau gouvernement allemand et la tenue des élections parlementaires européennes à l’été 2019 sera relativement courte.
Vouloir réformer l’architecture économique et financière de l’Europe est un agenda ambitieux. La mise en place de l’union bancaire devrait améliorer considérablement la stabilité financière de l’Europe et sa capacité à faire face à de futures crises financières, surtout si l’on transforme le Mécanisme européen de stabilité (MES) en un Fonds monétaire européen (FME) doté de réelles capacités de soutien. On sait que certains Etats membres du nord de l’Europe voudraient d’abord réduire les risques avant d’envisager de les partager. C’est une attitude étrange au vu de tout ce qui a déjà été fait sur le plan de la réduction des risques, au travers par exemple de la directive de redressement des banques et de la résolution de leurs défaillances.
Du point de vue de la Grèce, l’Europe a déjà largement pratiqué le partage du risque lorsque notre premier Programme d’ajustement structurel de 2010 a aidé à consolider les banques d’Europe du Nord, notamment grâce au Securities Markets Program de la Banque centrale européenne, qui a permis à ces banques de revendre leurs obligations souveraines grecques à leurs banques centrales.
Mécanisme stabilisateurCréer une forme de stabilisateur automatique pour les économies européennes, soit par des prêts garantissant l’investissement public d’un Etat membre subissant un choc asymétrique comme le proposent les Français, soit par un soutien aux systèmes nationaux d’assurance-chômage comme le souhaitent les Italiens, contribuera à la stabilité de l’économie réelle. Mais il existe...