
Emmanuel Macron l’avait promis, le fonds pour l’innovation de rupture va bien voir le jour. Après six mois de préparation, Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances, a annoncé, lundi 15 janvier, lors de ses vœux à la presse à Bercy, les contours de ce nouvel outil censé financer les innovations que lancera officiellement, courant février, le président de la République.
« On ne va pas laisser les futurs SpaceX ou les producteurs de véhicules autonomes nous passer sous le nez. Il faut que nous puissions investir davantage dans les innovations de rupture, qui ne sont pas immédiatement rentables pour les entreprises », a insisté M. Le Maire.
Lundi, « j’ai signé le transfert de 1,6 milliard d’euros issu des cessions d’actifs dans Engie et Renault dans ce fonds, a ajouté le ministre. J’ai également mis à disposition de celui-ci 8,4 milliards d’euros de titres EDF et Thales, qui restent propriété de l’Etat. Au total, ces 10 milliards d’euros constituent la dotation initiale du fonds. A terme, cette dotation reposera exclusivement sur les cessions d’actifs et sur des produits de privatisation. »
Le fonds devrait produire chaque année 200 millions à 300 millions d’euros de recettesDans le détail, l’Agence des participations de l’Etat (APE) a transféré du Compte d’affectation spéciale (CAS) 1,6 milliard sur les 3 milliards d’euros obtenus de la cession récente d’actions Renault et Engie vers le fonds hébergé par Bpifrance, sa filiale à 50 %. L’APE va également placer sous la responsabilité du nouveau fonds 13,30 % du capital d’EDF et 25,76 % du capital de Thales. L’Autorité des marchés financiers (AMF) doit encore donner son feu vert à l’opération.
A terme, les intérêts liés à l’argent placé et les dividendes attachés à ces actions serviront au financement de l’innovation. Au fur et à mesure des cessions d’actifs et des privatisations, l’Etat y affectera les produits de cessions...