Au Sénégal, c'est une nouvelle péripétie dans le dossier judiciaire de Khalifa Sall. Alors que le procès du maire de Dakar, soupçonné de détournement de deniers publics, doit débuter dans une semaine, le mardi 23 janvier, le conseil municipal a voté ce lundi 15 janvier la constitution de partie civile de la mairie. Une décision qui pourrait transformer ce procès, si le juge l'accepte.
C'est dans la grande salle des mariages, avec une heure de retard, que le conseil municipal s'est réuni. Et la motion du jour, la constitution de partie civile de la mairie, a été acceptée de justesse. 51 voix pour, le minimum requis. Elu de la majorité, Mbacke Seck, estime que la mairie doit soutenir Khalifa Sall.
« Khalifa Sall est une victime d'un complot politique qui vise simplement à éliminer un adversaire politique », considère-t-il.
Dans la salle, un seul élu de la majorité, également conseiller du président Macky Sall , Zator Mbaye, a posé cette question que devra trancher le juge : « La ville, le Conseil n'ayant aucune charge vis-à-vis du maire, est-ce que, juridiquement, nous pouvons être partie civile à décharge ? », demande-t-il.
C'est donc l'élu de la majorité, Moussa Sow, qui est chargé de représenter la mairie et de choisir des avocats. Pour lui, l'Etat n'a pas été floué dans cette affaire Khalifa Sall et ne peut donc pas être partie civile.
« Si par incidence, il y a le retrait de l'Etat, ce sera tant mieux pour nous, parce que l'Etat, en vérité, n'a absolument rien à faire dans ce procès-là », affirme-t-il.
A une semaine du procès de Khalifa Sall, cette demande de constitution de partie civile de la mairie doit désormais être formalisée au niveau du juge qui devra trancher dans un délai très court.