Falah Mustafa Bakir : « En Irak, la seule solution passe par le confédéralisme »
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Falah Mustafa Bakir : « En Irak, la seule solution passe par le confédéralisme »

Dans une tribune au « Monde », le ministre des affaires étrangères du Kurdistan irakien considère que le système politique mis en place après 2003 a échoué en raison du sectarisme de Bagdad.

Le Monde | | Par

Falah Mustafa Bakir, le ministre des affaires étrangères du Kurdistan irakien, en octobre 2016, à Bruxelles.

Tribune. Après l’opération de libération de 2003, nous, habitants de la région du Kurdistan irakien, avons opté pour un authentique partenariat avec le nouvel Irak. Nous pensions que celui-ci serait fédéral et démocratique, qu’il serait régi par un gouvernement fédéral fondé sur le consensus, la prospérité et le partage du pouvoir. Mais comme pour de nombreuses autres promesses faites par la communauté internationale avant et après 2003, le système prévu pour l’Irak s’est soldé par un échec. Substituer à ce type de projet dysfonctionnel un système confédéral bien structuré entre l’Irak et le Kurdistan pourrait représenter pour nous tous une planche de salut.

Bien que nous ayons connu des périodes difficiles lors de l’instauration de notre nouveau gouvernement pluraliste, nous avons développé notre propre système, instauré une économie de marché et approfondi notre démocratie afin d’établir des passerelles avec le reste du monde. Malheureusement, en raison notamment du sectarisme du gouvernement central, nos efforts n’ont jamais été étendus au reste de l’Irak, et notre réussite s’est mise à briller d’un éclat trop vif aux yeux des autorités de Bagdad.

Empêcher l’aggravation du chaos

L’accumulation des échecs dans la relation entre le gouvernement régional du Kurdistan et Bagdad a tout naturellement conduit la région du Kurdistan à explorer d’autres voies. Pourtant, là encore, on nous a refusé le droit de décider de notre avenir. Le peuple kurde possède sa propre culture et sa propre identité. Il chérit les valeurs du pluralisme, de la démocratie et de la coexistence pacifique. Le nier ne pourra qu’avoir des conséquences regrettables. Si l’on souhaite que nous continuions à faire partie de l’Irak, le statu quo doit évoluer. Cette situation d’incertitude, dans laquelle on nous refuse l’indépendance tout en nous privant des droits légitimes qui devraient être les nôtres en tant qu’Irakiens, n’est pas tenable.

La...