L’Inde tend les bras aux investisseurs étrangers dans le commerce
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L’Inde tend les bras aux investisseurs étrangers dans le commerce

Les enseignes de distribution monomarque pourront détenir 100 % d’une société indienne sans avoir à demander une autorisation spéciale à l’Etat.

Le Monde | | Par

Narendra Modi, le premier ministre indien, le 25 décembre, à New Delhi.

Le vent du libéralisme, en Inde, souffle davantage comme une brise légère que comme une bourrasque qui emporterait sur son passage tout ce qui reste de l’économie socialiste à la Nehru. Le gouvernement de Narendra Modi vient encore de le prouver. Conformément à sa pratique des réformes par petites touches, il a dévoilé une série de mesures visant à encourager les investissements directs étrangers (IDE), sans aller pour autant jusqu’au bout de sa logique, qui voudrait que le secteur de la grande distribution soit un jour ouvert à la concurrence. Au grand dam des Walmart et autres Carrefour ou Auchan, ce ne sera vraisemblablement pas le cas d’ici à la fin de la législature, en 2019.

En attendant, une mesure importante a été prise pour donner satisfaction au secteur du commerce : les entreprises de distribution monomarque pourront dorénavant détenir jusqu’à 100 % d’une société indienne, sans avoir à demander une autorisation spéciale à l’Etat. Jusqu’à présent, les investissements étaient libres jusqu’à 49 % du capital mais, au-delà, il fallait solliciter le feu vert du département de la politique industrielle et de sa promotion (DIPP), ce qui prenait souvent de longs mois. En outre, l’obligation d’avoir 30 % de fournisseurs locaux va être assouplie : au lieu de devoir respecter cette règle trois ans maximum après l’ouverture d’un magasin, les opérateurs auront cinq ans pour le faire.

« L’Inde se débarrasse des derniers vestiges de protectionnisme  »

C’est le résultat d’un intense lobbying mené ces trois dernières années par l’américain Apple et les suédois Ikea et H&M, lesquels s’estimaient entravés dans leurs projets de développement en Inde et comptaient sur l’appétence supposée de Narendra Modi et de son parti (droite nationaliste), le BJP, pour l’économie de marché, pour y remédier. Le premier ministre en a profité pour acter d’autres dispositions allant dans le même sens, afin de clarifier notamment le statut des agences immobilières, ou de...