Le « French chic » musical et culinaire s’empare d’Adelaïde
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Le « French chic » musical et culinaire s’empare d’Adelaïde

Le festival australien itinérant, qui tient actuellement sa huitième édition, promeut à la fois les sons et les goûts français.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

Quelque 13 000 personnes sont attendues pour la huitième édition du festival.

La proposition paraît franchement déraisonnable : organiser un festival pour découvrir des talents émergents de la scène musicale française à plus de 16 000 kilomètres de Paris, dans un pays anglophone. En l’occurrence l’Australie, où la connaissance du « French sound » contemporain s’arrête souvent à Daft Punk. So Frenchy So Chic avait réuni 3 400 spectateurs à Melbourne pour sa première édition, en 2012, avant de s’étendre à Sydney. Treize mille personnes sont attendues pour la huitième, qui a ajouté Adelaïde au programme.

La capitale de l’Australie méridionale, Etat qui se présente comme « festival state » sur les plaques d’immatriculation, apparaît comme un choix judicieux puisqu’elle a été retenue pour la construction de douze sous-marins aux termes du contrat remporté en avril 2016 par le groupe français Naval Group – avec mise en service du premier bâtiment en 2030. La cinquième ville du pays (1,3 million d’habitants), dont la Art Gallery of Southern Australia possède déjà vingt bronzes de Rodin, est donc appelée à devenir un hub français.

Pour l’heure, et c’est la grande surprise que réserve So Frenchy So Chic, la langue d’Edith Piaf se fait rare sur la verdure de Pinky Flat, un des parcs jouxtant le fleuve Torrens, qui arrose Adelaïde. D’ordinaire, un tel rendez-vous aimante surtout les expatriés. Ici, la fréquentation est à 85 % locale, affirme Jean-François Ponthieux, créateur du festival. Ce Nordiste de 49 ans a débarqué en Australie en 1995 pour y rencontrer Chris Murphy, ancien manageur du groupe INXS. Avec lui, il s’est lancé dans l’aventure des radios numériques en créant des programmations musicales. Avec la volonté de montrer une « France moderne, riche de ses traditions et débarrassée de ses clichés », accordéon et Saint-Germain-des-Prés pour faire court. Propulsée par Ta douleur, de Camille, la première compilation So Frenchy So Chic, en 2005, s’écoulera à 15 000 exemplaires. Les branchés australiens...