
Battre le fer quand il est chaud. Deux jours avant de se rendre à Sandhurst, au sud de Londres, pour un sommet franco-britannique, Emmanuel Macron se déplacera mardi 16 janvier à Calais, où survivent 600 migrants, en attente de passer au Royaume-Uni. Le chef de l’Etat visitera à la fois les forces de l’ordre, la mairie, les élus et les associations, pour évoquer les « grands principes qui régissent sa politique migratoire », sans entrer dans « le détail » du projet de loi sur l’asile et l’immigration, qui suscite l’ire des associations.
En quelques heures, le chef de l’Etat devra appréhender la difficile cohabitation entre le monde policier, les associations d’aide aux migrants et le secteur économique. Quand les premiers ont ordre d’éviter toute reconstitution de campement, les seconds travaillent à rendre un minimum de dignité aux Erythréens, Ethiopiens et Afghans, pendant que les patrons de sociétés locales tentent, eux, de faire comme si Calais n’était pas, depuis vingt ans, la ville qui cristallise les tensions migratoires en France.
Ce déplacement à Calais sera aussi l’occasion pour M. Macron de préparer le terrain du sommet franco-britannique qui sera consacré, jeudi 18 janvier, à la défense et aux questions migratoires, dont l’incontournable gestion de cette frontière commune très exposée puisqu’elle délimite l’espace Schengen.
Des accords jugés déséquilibrésSelon plusieurs sources, l’épineuse question des accords du Touquet sera au cœur des discussions. Paris et Londres sont engagés depuis plusieurs semaines dans des négociations délicates concernant ces accords signés en 2003 dans la foulée de la fermeture du centre de Sangatte et qui créent un cadre juridique afin qu’agents français et britanniques puissent effectuer des contrôles dans les deux pays.
Paris espère décrocher un nouveau « protocole additionnel » aux accords du Touquet, concernant le regroupement familial et les mineurs isolés.Trois...