« En tant que président d’université, je suis très favorable au principe de la réforme »
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« En tant que président d’université, je suis très favorable au principe de la réforme »

Dans une tribune au « Monde », Frédéric Dardel, président de l’université Paris-Descartes, estime que la mise en œuvre de la réforme pour entrer à la fac est cruciale pour les étudiants et l’université, qui n’est pas responsable de la sélection sociale.

Le Monde | | Par

Amphithéâtre de l’université de Strasbourg.

Tribune. Cette année universitaire est marquée par une transformation majeure de la manière dont les nouveaux bacheliers auront accès à l’université. La plate-forme APB disparaît, remplacée par Parcoursup, avec pour principale différence le fait que l’accès devient régulé par des critères appelés « attendus ».

Auparavant, tout bachelier pouvait s’inscrire dans n’importe quelle filière, quel que soit son parcours scolaire. Désormais, les universités vont examiner les dossiers et interclasser les demandes en fonction de ces critères. L’admission des candidats dans les filières très demandées se fera donc sur la base de l’adéquation de leur parcours antérieur et de leur projet au cursus envisagé, plus par un algorithme pratiquant le tirage au sort. Enfin, les universités développeront des dispositifs de remise à niveau pour aider les étudiants à se réorienter et accéder à des filières pour lesquelles ils n’ont pas les prérequis.

En tant que président d’université, je suis très favorable au principe de cette réforme. Je pense que c’est une position assez largement partagée par mes collègues chefs d’établissement. Le système précédent était à la fois inefficace et coûteux. Il était responsable d’un taux d’échec massif, générateur de frustrations fortes pour des bacheliers qui n’obtenaient pas leur vœu malgré un engagement et un travail scolaire méritant, et enfin socialement inégalitaire dans ses effets.

Il peut paraître paradoxal d’affirmer qu’un système complètement « ouvert » comme l’était le dispositif APB est inégalitaire. Les détracteurs de la réforme affirment même le contraire, à savoir que celle-ci, en mettant en place une forme de sélection, va renforcer les inégalités et exclure en particulier des étudiants issus de milieux moins favorisés. On ne peut contester que notre système éducatif français dans son ensemble produit aujourd’hui de la sélection sociale. Est-ce pour autant l’université qui est...