En Colombie, la paix tarde à être scellée avec la guérilla de l’ELN
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En Colombie, la paix tarde à être scellée avec la guérilla de l’ELN

Le cessez-le-feu conclu pour cent un jours a pris fin mardi, mais les négociations reprennent entre gouvernement et mouvement castriste.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

Gustavo Bell, le nouveau chef négociateur du gouvernement colombien avec la guérilla de l’ELN, à Quito, le 8 janvier.

Le cessez-le-feu « bilatéral, national et temporaire » entre le gouvernement colombien et les guérilleros de l’Armée de libération nationale (ELN, castriste) a pris fin mardi 9 janvier à minuit. Conclu en septembre 2017 à l’occasion de la visite du pape François en Colombie, il a duré, comme prévu, cent un jours. La question de savoir si une nouvelle trêve va être décidée domine la reprise des négociations de paix entre les deux parties, mercredi à Quito. Officiellement engagées depuis février 2017, ces tractations entrent dans leur cinquième cycle, sans avancées substantielles sur le fond.

« Avec ou sans cessez-le-feu, nous continuerons à négocier », avait indiqué la direction de l’ELN le 31 décembre 2017. Mais il semble très improbable qu’un accord de paix puisse être scellé avec cette guérilla avant les législatives de mars ou la présidentielle de mai. Le président Juan Manuel Santos, qui ne peut pas se représenter, a obtenu le prix Nobel de la paix pour avoir signé en 2016 un accord de paix avec la grande guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche). Il aurait voulu boucler les négociations avec l’ELN en vue d’une « paix totale ». L’ELN compterait entre 1 500 et 2 500 combattants.

« Nous sommes plus que disposés à proroger le cessez-le-feu avec l’ELN », avait déclaré M. Santos dimanche. Mais l’ELN ne veut pas l’étendre davantage : il entend renégocier les termes de la trêve, en exigeant que le gouvernement mette fin au paramilitarisme et aux assassinats ciblés. Sur le terrain, le commandant guérillero « Uriel », qui dirige les troupes de l’ELN dans l’est du pays, a donné ordre « à toutes les unités de reprendre leurs activités ». Le ministre de la défense, Luis Carlos Villegas, avait précisé : « S’il y a prorogation [du cessez-le-feu], nous sommes prêts à le respecter. Et s’il n’y a pas prorogation, nous sommes prêts à combattre l’ELN avec détermination. »...