Au Sénégal, décès du septième calife général de la confrérie mouride

Le nom du nouveau dignitaire n’est pas encore connu. Le président Macky Sall est arrivé à Touba pour présenter aux croyants les condoléances de la nation.

Vue depuis le Lamp Fall, plus haut minaret de la grande mosquée de Touba au Sénégal, lors du pèlerinage du Magal en novembre 2017, célébration religieuse majeure de la confrérie soufie des mourides.
Vue depuis le Lamp Fall, plus haut minaret de la grande mosquée de Touba au Sénégal, lors du pèlerinage du Magal en novembre 2017, célébration religieuse majeure de la confrérie soufie des mourides. Crédits : Matteo Maillard

C’est dans la nuit de mardi 9 à mercredi 10 janvier que l’un des plus grands chefs religieux du Sénégal s’est éteint. Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, calife général de la confrérie musulmane des mourides, est décédé à 92 ans des suites d’une longue maladie.

Après deux jours de deuil national suite à l’assassinat de treize jeunes bûcherons, le pays entre dans une nouvelle période de recueillement avec le décès du septième calife de cette confrérie religieuse issue du soufisme, l’une des plus importantes du pays et de la sous-région, avec plusieurs millions de fidèles. Le président Macky Sall est arrivé mercredi matin à Touba, capitale de la confrérie, afin de présenter les condoléances de la nation.

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Le nom du successeur de Serigne Sidy Mokhtar Mbacké n’est pas encore officiellement connu, le vice-calife étant décédé le 23 novembre 2017. Il sera sans doute désigné en suivant la règle du droit d’aînesse prévalant chez les mourides.

Portrait de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme, sur un mur de Dakar, au Sénégal, en juin 2015.
Portrait de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme, sur un mur de Dakar, au Sénégal, en juin 2015. Crédits : SEYLLOU/AFP

Serigne Sidy Mokhtar Mbacké était connu pour être un homme de foi unificateur qui entretenait des relations pacifiques avec les autres confréries musulmanes du Sénégal, comme les tidjanes. Il avait succédé le 1er juillet 2010 à Cheikh Mouhamadoul Amin Bara Falilou Mbacké. Son état de santé déclinant ces derniers mois l’avait empêché de suivre, en novembre, la grande cérémonie du Magal de Touba, célébration du départ en exil au Gabon, en 1895, de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la confrérie au début du XXe siècle. L’administration coloniale française de l’époque, voyant d’un mauvais œil le gain en popularité de celui que ses fidèles appellent Serigne Touba, l’avait enfermé dans la prison de Saint-Louis avant de le pousser hors du territoire de l’Afrique occidentale française.

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Depuis cette époque, la confrérie mouride n’a cessé de gagner en popularité dans la sous-région, attirant des millions de pèlerins lors de ses grands événements religieux. Elle jouit d’une influence importante dans la vie publique et politique sénégalaise. Son calife est écouté par les politiques et les décideurs de tous horizons.

Vos réactions (4) Réagir

N'oublions pas que les confréries sénégalaises fédèrent des marabouts qui exploitent scandaleusement des enfants obligés de mendier pour enrichir ces marabouts. Ce sont des parents crédules qui leur donnent leurs enfants. Alors ne nous extasions pas trop sur ces hommes de paix pour la plupart enrichis par leur sainteté

Les mouvements soufis sont à la fois tolérants et progressistes, ce sont des gens qui réfléchissent au lieu de camper sur le passé et les vieux manuscrits, ils réfléchissent. C'est d'ailleurs ce que leur reprochent les dérivés du whahabisme, courant le plus crétin de l'islam, qui était minoritaire jusqu'à ce que Rooseveldt lui déroule le tapis rouge. Encore un haut fait de la diplomatie des cow boys...Loin des islamistes, Ils sont un gage de paix, de tolérance et de concorde et donc à abattre...

Merci de nous tenir informés.

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