
Le vieux lion est de retour pour un dernier tour de piste. A 92 ans, près de quinze années après avoir quitté la tête du gouvernement malaisien, Mahathir Mohamad va tenter sa chance. Lui qui dirigea le pays vingt-deux années durant (1981-2003) d’une main de fer sous l’étiquette du parti au pouvoir sera le candidat de l’opposition lors des élections générales qui doivent se tenir avant le mois d’août.
Les partis d’opposition, dont le seul ferment est le rejet de l’actuel premier ministre Najib Razak, se sont accordés par dépit sur la candidature du revenant. Mahathir Mohamad a l’une des formations les plus fonctionnelles et un charisme, tandis que les autres partis affirment vouloir lutter contre la corruption mais peinent à formuler des propositions concrètes. « Cela n’a pas été pas facile pour les partis qui étaient mes ennemis de m’accepter, mais ils sont conscients de l’importance de faire tomber le gouvernement », s’est-il félicité. Depuis deux ans, il dénonce très ouvertement celui qu’il a longtemps considéré comme son dauphin et dont il a personnellement appuyé l’ascension.
Le vieil homme est convaincu d’être le sauveur du pays face à Najib Razak, empêtré dans les scandalesLe vieil homme est convaincu d’être le sauveur du pays face à Najib, empêtré dans le scandale 1MDB, l’une des plus grosses affaires de détournement de fonds publics de l’histoire. Des enquêtes ont été ouvertes à Singapour, en Suisse ou encore aux Etats-Unis ; selon la justice américaine, environ 3,8 milliards d’euros ont disparu des caisses du fonds souverain créé par l’actuel premier ministre. Le chef de gouvernement a notamment démenti que 680 millions de dollars (570 millions d’euros) virés sur son compte en banque personnel aient été détournés et soutient qu’il s’agit d’un don en provenance de l’Arabie saoudite.
Mais Najib est soutenu par la formation historique de l’ethnie majoritaire malaise, l’UMNO, une machine à remporter les élections...