
Alors que les cours de l’or noir renouent avec les sommets d’il y a deux ans, le chapitre du contre-choc pétrolier de 2014-2016 semble bel et bien refermé. L’occasion de regarder dans le rétroviseur pour en tirer les leçons. C’est ce qu’entreprend la Banque mondiale dans son dernier rapport sur l’économie planétaire, publié mardi 9 janvier.
Un constat se dégage : cette brutale chute des cours, « l’une des plus importantes de l’histoire récente », note le rapport, « n’a pas fourni le stimulus attendu à la croissance mondiale et a constitué une occasion manquée pour les réformes dans un certain nombre de pays ».
Les causes de la baisse des prix sont bien identifiées. Résultat d’une offre surabondante sur fond de faible demande mondiale, la dégringolade des cours – plus de 70 % en deux ans – a mis un terme à une période de prix historiquement élevés débutée en 2003.
Plus déroutant est le bilan en termes d’impact pour l’économie mondiale. Au regard des épisodes passés, un pétrole bon marché aurait dû avoir un effet dopant sur la croissance. Le transfert massif de revenus des pays exportateurs vers les importateurs est traditionnellement favorable à la demande mondiale, les premiers ayant une tendance moindre à consommer.
Chute des investissements dans l’énergie aux Etats-UnisEn 2014, de premières estimations suggéraient qu’une chute des cours de 50 % pourrait rehausser de 0,8 % le produit intérieur brut mondial à moyen terme. Pourtant, rien de tel ne s’est produit. « La croissance mondiale s’est modérée de 2,8 % en 2014 et 2015, à un plus bas depuis la crise de 2,4 %, en 2016 », rappelle le rapport.
Les explications sont multiples. Aux Etats-Unis, les gains en termes de consommation ont été contrebalancés par une chute des investissements d’une ampleur inattendue dans le secteur de l’énergie. L’effondrement des cours a aussi alimenté les tensions déflationnistes dans les pays avancés....