
Comme le souligne avec une pointe d’humour Brice Hortefeux, député européen et soutien de Laurent Wauquiez, « année sans élection ne veut pas dire année sans émotion ». En particulier pour Les Républicains (LR), parti qui a connu son lot de psychodrames depuis 2012. En 2018, aucun scrutin n’est inscrit à l’agenda, mais la formation de droite va manier une matière inflammable : l’Europe.
Sujet de divisions tenaces en interne, entre les europhiles revendiqués d’un côté et les « eurocritiques » patentés de l’autre, au milieu desquels certains tentent de tracer des voies médianes, le débat européen devrait animer la vie du parti en prévision des élections européennes de 2019. « La préparation des européennes sera notre principal défi de 2018 », reconnaît Geoffroy Didier, secrétaire général délégué de LR et député européen. Un débat lors duquel M. Wauquiez, nouveau président du parti, va tenter d’imposer une ligne aux accents eurosceptiques, ce qui pourrait occasionner une nouvelle fracture et une vague de départs de son aile modérée en direction d’Emmanuel Macron.
Une Europe des « cercles concentriques »Conscient de l’importance de l’enjeu, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a pris les devants en posant plusieurs jalons. Antieuropéen, lui, l’auteur du livre polémique Europe : il faut tout changer (Odile Jacob, 2014), dans lequel il préconisait de réduire l’Union européenne à un noyau dur de six membres ? « Je suis un européen convaincu, a-t-il répondu dans un entretien au Figaro, le 16 novembre. Face à la mondialisation et pour que la France pèse et se protège, il est indispensable de s’adosser à l’Europe qui doit être un bouclier de protection et un moteur de conquête. »
Pour autant, le quadragénaire ne renonce pas à « changer le corpus idéologique » de la droite, comme il l’a affirmé dans une autre interview, accordée, elle, le 21 décembre, à six quotidiens...