La Tunisie, otage de la rivalité entre les Emirats arabes unis et le Qatar

Abou Dhabi fait pression sur Tunis pour évincer de la coalition gouvernementale les islamistes d’Ennahda, proches de Doha.

A l’aéroport de Tunis-Carthage, le 25 décembre 2017.
Crédits : ZOUBEIR SOUISSI/REUTERS

La sortie de crise ? Officiellement, l’affaire de l’interdiction aux femmes tunisiennes de voyager aux Emirats arabes unis est close. Mais, selon de nombreux observateurs, une tension récurrente devrait persister entre Tunis et Abou Dhabi. Jeudi 4 janvier, le ministère tunisien des transports a annoncé la reprise des vols de la compagnie Emirates vers la Tunisie, lesquels avaient été suspendus le 27 décembre 2017 par Tunis.

Cette mesure de rétorsion répondait à ce qui a été considéré en Tunisie comme une véritable offense nationale, à savoir l’interdiction infligée, le 22 décembre, par Abou Dhabi, aux Tunisiennes de s’embarquer vers les Emirats pour des « raisons de sécurité ». Les autorités émiraties n’avaient fourni aucune précision sur la nature de ce risque sécuritaire. Saïda Garrach, la porte-parole de la présidence de la République tunisienne, avait néanmoins révélé que les Emirats disposaient d’informations selon lesquelles des djihadistes de retour d’Irak et de Syrie s’apprêtaient à utiliser des Tunisiennes, ou des femmes titulaires d’un passeport tunisien, pour commettre des attentats sur le sol émirati.

Selon un diplomate tunisien familier de la relation tuniso-émiratie, Tunis a vraisemblablement fourni de « nouvelles garanties sécuritaires à Abou Dhabi » pour le prix de la désescalade entre les deux capitales. La normalisation en cours des liaisons aériennes ne met toutefois pas un terme à un malaise dont la nature est avant tout politique. « La crise n’est pas close, avertit le diplomate. La relation n’est pas assainie. Pour Abou Dhabi, la tension demeurera aussi longtemps que les islamistes tunisiens resteront associés au pouvoir. »

« Les Emiratis se sont sentis trahis »

Car telle est la racine du problème, au-delà des aléas de la coopération sécuritaire : la présence du mouvement islamiste Ennahda – proche du Qatar – au sein de la coalition gouvernementale dominée à Tunis par Nidaa...

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