
Tribune. Le président Emmanuel Macron a choisi. C’est en Chine qu’il se rendra, dès le 8 janvier, pour son premier voyage en Asie. Pour beaucoup, qui plaident pour un renforcement des liens entre Paris et Pékin, c’est un choix évident, sinon incontestable. La Chine est bien la deuxième puissance économique du monde, ses projets impressionnants de « route de la soie » semblent pouvoir offrir des possibilités sans limites.
Et, bien sûr, pour une France qui a l’ambition de jouer un rôle global sur la scène internationale, la Chine apparaît comme un partenaire à sa mesure, puissance nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité, dotée d’un droit de veto qui pèse sur les affaires du monde. Pour un président qui veut s’affirmer comme l’antithèse, si ce n’est l’égal de Trump, la Chine offre une scène à la mesure de cette ambition.
Pékin sait tout cela et a besoin d’alliés face à une puissance américaine qui, contrairement aux espoirs initiaux de ses dirigeants, n’a pas renoncé à son engagement en Asie. Tout le monde n’a pas conscience à Paris des divisions et des tensions qui s’accroissent dans la région, autour du rôle futur de la Chine, bien au-delà de la crise coréenne, et les dirigeants chinois peuvent espérer qu’une réception flatteuse saura emporter l’adhésion d’un président jusqu’alors plutôt tourné vers l’Europe et son environnement proche.
La France, un allié contre les Etats-UnisLa Chine voudrait convaincre le président français de se positionner en intermédiaire « neutre », favorable au dialogue contre toutes les stratégies de confrontation, et reconnaissant implicitement par son choix la prééminence de Pékin dans sa région.
Pour Pékin, la France n’est jamais meilleure que lorsqu’elle se cantonne à son rôle de « vieille amie de la Chine »Pourtant, tout pourrait ne pas être aussi simple dans ce voyage officiel. Si les points communs et les possibilités existent, les attentes mutuelles sont loin de coïncider...