Donald Trump se décrit, samedi 6 janvier, comme un « génie très équilibré » au lendemain de la publication du livre Fire and Fury : Inside the Trump White House (traduction : Le feu et la fureur : à l’intérieur de la Maison Blanche de Trump).
Ce livre, écrit par le journaliste Michael Wolff, raconte les coulisses de la première année de présidence Trump, au travers des témoignages recueillis dans l’entourage et l’équipe du président à la Maison Blanche. Le Feu et la fureur : à l’intérieur de la Maison blanche de Trump est devenu un best-seller dès sa parution vendredi.
Décrit par Donald Trump comme un tissu de mensonges, il dépeint une Maison Blanche en proie à la confusion et un président mal préparé à prendre la tête de la première puissance mondiale. « En fait, dans ma vie, mes deux plus grands atouts ont été l’équilibre mental et le fait d’être, genre, vraiment intelligent », a réagi le chef d’Etat américain sur Twitter, dans deux tweets postés au petit matin du 6 janvier :
....Actually, throughout my life, my two greatest assets have been mental stability and being, like, really smart.… https://t.co/G3374En0XQ
— realDonaldTrump (@Donald J. Trump)
....to President of the United States (on my first try). I think that would qualify as not smart, but genius....and… https://t.co/X3UO2xDvEv
— realDonaldTrump (@Donald J. Trump)
« D’homme d’affaires TRÈS efficace, je suis passé à vedette de la TV au top (…) et à président des Etats-Unis (du premier coup). Je pense que cela mérite le qualificatif, pas d’intelligent, mais de génie (…) et un génie très équilibré. »
« Il est comme un enfant »
La veille, le chef de la diplomatie américaine avait lui aussi dû monter au créneau. Vendredi 5 janvier, Rex Tillerson a défendu l’aptitude mentale du président des Etats-Unis, Donald Trump. « Je n’ai jamais remis en cause son aptitude mentale, je n’ai aucune raison de douter de son aptitude mentale », a ainsi expliqué M. Tillerson lors d’une interview sur CNN. « Il n’est pas comme les présidents d’avant », a justifié le secrétaire d’Etat. Il n’a toutefois pas démenti personnellement avoir traité en privé le président de « débile » l’été 2017, bien que sa porte-parole l’ait fait.
A travers de nombreux témoignages, la plupart anonymes, Michael Wolff relate les dysfonctionnements de l’exécutif. Selon lui, tout l’entourage de Donald Trump s’interroge sur sa capacité à gouverner. « Ils disent qu’il est comme un enfant. Ce qu’ils veulent dire, c’est qu’il a besoin d’être immédiatement satisfait. Tout tourne autour de lui », a-t-il affirmé, vendredi, dans une interview sur NBC.
« Il est comme une boule de flipper, il part dans tous les sens », a-t-il ajouté. Et de donner comme exemple le fait que le président répète les mêmes histoires « trois fois en dix minutes », une tendance également observée dans ses interventions publiques.
Une psychiatre consultée
Ces critiques ne sont pas totalement nouvelles. Récemment, le sénateur républicain John McCain a qualifié le septuagénaire de « mal informé » et d’« impulsif ». Le président de la commission des affaires étrangères du Sénat, Bob Corker, a comparé pour sa part la Maison Blanche à une « halte-garderie pour adultes ». « Je sais de source sûre que chaque jour, à la Maison Blanche, le but est de le contenir », a-t-il affirmé en octobre.
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Au Congrès, la question de l’état psychologique du dirigeant est de moins en moins taboue. Plus d’une dizaine d’élus démocrates – et un républicain – ont ainsi consulté en décembre une psychiatre de l’université Yale qui s’interroge publiquement sur sa dégradation mentale. « Risible », a répondu la porte-parole de la Maison Blanche.