
L’industrie des produits forestiers canadiens s’apprête à essuyer un nouveau revers. Après le bois d’œuvre et le papier surcalandré (utilisé pour les publicités ou les magazines), le département du commerce américain doit décider, lundi 8 janvier, s’il décide ou non d’imposer des droits compensatoires sur le papier journal en provenance du Canada.
« En ce qui concerne le bois d’œuvre, on s’y attendait, l’entente arrivait à échéance, commente Robert Larocque, vice-président de l’Association des produits forestiers du Canada (APFC). Mais par contre, pour le papier journal, c’est une mauvaise surprise. »
Le dossier a commencé en août 2017 à la suite de la plainte d’une entreprise américaine, la North Pacific Paper. Comme pour le bois d’œuvre, les autorités américaines accusent les papeteries canadiennes de dumping, c’est-à-dire de pratiquer des prix de vente inférieurs à la valeur du marché. Ottawa et les gouvernements provinciaux sont aussi dans la ligne de mire de l’administration Trump, car ils subventionneraient de façon déloyale l’industrie forestière du pays.
« Impositions de l’ordre de 15 % à 25 % »« Au total, on s’attend à des impositions de l’ordre de 15 % à 25 % », affirme au Monde M. Larocque, alors que la décision du département du commerce américain en ce qui concerne l’imposition d’éventuels droits antidumping est attendue en mars. Et d’ajouter : « Les gens en parlent moins que le bois d’œuvre, mais, dans l’industrie, on craint que ce dossier soit plus dommageable encore ! »
Au Canada, l’industrie des produits forestiers représente un chiffre d’affaires de 67 milliards de dollars canadiens (44,85 milliards d’euros) par année. L’imposition de droits compensatoires toucherait 25 usines, la plupart situées au Québec et en Ontario, et ce, alors que le Canada est le plus important exportateur de papier journal dans le monde. Selon le département du commerce américain, les...