Journalistes et avocats dénoncent les purges d’Ankara
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Europe

Journalistes et avocats dénoncent les purges d’Ankara

Le barreau de Paris appelle Emmanuel Macron à agir auprès de Recep Tayyip Erdogan au sujet des avocats emprisonnés.

Le Monde | | Par

Des membres de RSF manifestent devant l’ambassade turque à Paris, le 5 janvier.

La visite de Recep Tayyip Erdogan dans la capitale française irrite les organisations de défense des droits de l’homme, les associations professionnelles des avocats comme des journalistes, et les partis de gauche. Basile Ader, vice-bâtonnier du barreau de Paris, demande au chef de l’Etat d’« interférer avec fermeté auprès du président turc pour la libération sans condition des soixante et onze avocats condamnés à de longues peines d’emprisonnement, et l’abandon des poursuites qui visent au total 1 486 avocats ». Le barreau de Paris rappelle aussi que la « situation des avocats turcs et des magistrats n’a cessé de s’aggraver depuis un an, victimes d’une purge de grande ampleur, au mépris de toutes les conventions internationales et des droits les plus élémentaires ».

« Arrestations arbitraires »

Dans un communiqué commun, Reporters sans frontières, la Société civile des auteurs multimedia, l’équipe du prix Albert-Londres et Informer n’est pas un délit, un collectif de journalistes d’investigation, appellent Emmanuel Macron « à dénoncer avec fermeté l’injustice qui frappe les journalistes turcs et qui aboutit à ce que plus d’une centaine d’entre eux soient actuellement emprisonnés, déjà condamnés ou dans l’attente d’un jugement ».

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Sur le plan politique, La France insoumise et le Parti communiste français ont l’un et l’autre condamné la visite. La Ville de Paris, dirigée par la socialiste Anne Hidalgo, a notamment fait part de sa « préoccupation quant au respect des droits humains et de la démocratie locale en Turquie » et de « son soutien aux élus locaux » face à des « arrestations arbitraires ». Dans le sud-est de la Turquie, à majorité kurde, des dizaines de maires du Parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde) ont été remplacés par des fonctionnaires nommés par Ankara.