
L’Islande, paradis de l’égalité hommes-femmes ? Pas tout à fait, même si ces derniers jours, la petite île volcanique n’en finit pas d’être saluée comme tel dans la presse internationale. Depuis le 1er janvier, les entreprises islandaises de plus de 25 salariés et les administrations doivent en effet respecter une nouvelle loi, votée au printemps 2017. Celle-ci leur impose de décrocher une certification afin de prouver qu’à travail égal, elles versent le même salaire aux deux sexes. Les grands groupes devront le faire dès cette année. Les plus petites structures auront jusqu’à 2019, 2020 ou 2021 selon leur taille. A terme, les entreprises qui n’auront pas obtenu cette certification, à renouveler tous les trois ans, pourront se voir infliger une amende de 50 000 couronnes (400 euros) maximum par jour.
Plutôt salé, grogne une partie du patronat islandais, soulignant que cette certification se traduira par de la paperasse et des coûts administratifs en plus pour les PME. Peut-être. Mais le gouvernement juge qu’il faut en passer par là pour combler les écarts de rémunération entre hommes et femmes, estimés à 17,5 % en 2015 par Eurostat. Et ce, alors que l’égalité salariale est en théorie imposée depuis une loi de 1961 ! « Il faut du temps, et plus qu’un texte législatif, pour que les mœurs changent », souligne sur son site Kvenréttindafélag Íslands, l’association islandaise pour les droits des femmes, tout en saluant la nouvelle mesure.
Le pays est classé comme le plus égalitaire au mondeLes Islandaises font figure de pionnières en matière de lutte pour l’égalité. En 1975, 90 % d’entre elles cessèrent toute activité, au travail comme à la maison, afin de défendre leurs droits. Le 24 octobre 2016, beaucoup quittèrent leur travail à 14 h 38, considérant qu’au-delà de cette heure, elles travaillaient pour rien, comparativement aux salaires hommes.
Elles ont néanmoins de quoi se réjouir : même si les écarts...