Les nationalistes corses Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni reçus à Matignon le 22 janvier
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Politique

Les nationalistes corses Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni reçus à Matignon le 22 janvier

Elus à la tête de la nouvelle collectivité territoriale unique corse, ils rencontreront le premier ministre, Edouard Philippe.

Le Monde | • Mis à jour le

Jean-Guy Talamoni (à gauche) et Gilles Simeoni (à droite), à Ajaccio, le 2 janvier.

Les nationalistes Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, élus mardi 2 janvier à la tête de la nouvelle collectivité territoriale unique corse, seront reçus le 22 janvier à Matignon par Edouard Philippe, a fait savoir l’entourage du premier ministre.

M. Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, et M. Talamoni, président de l’Assemblée de l’île, avaient fait part de plusieurs revendications à la suite de la victoire de la coalition nationaliste aux dernières élections territoriales, en décembre.

Le 12 décembre, le chef du gouvernement avait semblé resté sourd à ces demandes — coofficialité de la langue corse et du français, amnistie des « prisonniers politiques » et statut de résident corse permettant de protéger les insulaires de la spéculation immobilière —, déclarant que toutes les réformes à venir devraient être « conformes au cadre constitutionnel ».

Gilles Simeoni avait déploré mardi qu’un « certain nombre de prises de position directes et indirectes de membres du gouvernement, et notamment du premier ministre, [ne soient] pas à la hauteur » des attentes des nationalistes corses. « Si une Constitution ne permet pas de reconnaître un peuple, c’est à la Constitution de changer et pas au peuple de disparaître », avait déclaré le leader autonomiste sur France Inter.

« C’est le président qui fixe le cap »

Vendredi, la ministre Jacqueline Gourault, nommée à la fonction informelle de « Mme Corse » au sein du gouvernement, doit rencontrer MM. Talamoni et Simeoni à Ajaccio.

Tout en disant attendre « avec sérénité » la venue de Mme Gourault, Gilles Simeoni avait déclaré mardi : « Nous savons qu’aujourd’hui en France, c’est le président de la République qui fixe le cap et qui, aujourd’hui, connaît le mieux le dossier corse. »

La collectivité territoriale unique, à forte dominante nationaliste (41 des 63 sièges), est une instance inédite en France, une superrégion qui fusionne l’ancienne collectivité (région) et les deux départements corses.

Mardi, le leader indépendantiste Jean-Guy Talamoni a été largement élu président de l’Assemblée de Corse (40 voix sur 63), tout comme Gilles Simeoni à la présidence du conseil exécutif de Corse (42 voix sur 63). La séance, qui a duré près de cinq heures, s’est terminée par une grande accolade des deux présidents, élus et sympathisants enthousiastes entonnant l’hymne corse, Diu vi Salve Regina, puis l’hymne nationaliste. Les deux hommes ont prêté serment sur la Constitution corse de 1755, un acte symbolique similaire à celui de leur installation en décembre 2015 dans la précédente collectivité territoriale mais qui, cette fois-ci, n’a pas semblé choquer leurs opposants.