
« Fake news » : l’expression popularisée par le président américain Donald Trump a été désignée mot de l’année 2017 par le dictionnaire britannique Collins. Et, en 2018, elle devrait rapidement être dans toutes les bouches à l’Assemblée nationale et au Sénat. Emmanuel Macron a en effet annoncé, mercredi 3 janvier, lors de ses vœux à la presse, sa volonté de voir adopter prochainement - « probablement avant la fin de l’année », selon le porte-parole gu gouvernement, Benjamin Griveaux - une loi pour lutter contre les fausses nouvelles en période électorale, avec des sanctions extrêmement lourdes comme le blocage de sites Internet.
Face à un public de journalistes et de responsables des médias réunis dans la salle des fêtes de l’Elysée, le président a jugé indispensable de « faire évoluer notre dispositif juridique ». Actuellement, la loi de 1881 sur la liberté de la presse punit d’une amende de 45 000 euros « la publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler ».
Ingérences russesMais, pour le président de la République, elle n’est plus suffisante. « Les plates-formes se verront imposer des obligations de transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés afin de rendre publique l’identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent, mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus », a-t-il précisé. Les ingérences russes via les réseaux sociaux lors de la campagne présidentielle de 2016 aux Etats-Unis ont marqué les esprits. En novembre 2017, Facebook, Google et Twitter avaient dû s’expliquer devant des commissions du Congrès américain, dans le cadre d’une enquête pour déterminer si Moscou avait favorisé une victoire de Donald Trump en diffusant massivement des messages...