
Que chacune de ses interventions sur l’Europe soit utilisée comme repoussoir par les partisans du Brexit n’empêche nullement Tony Blair de clamer haut et fort son point de vue. En guise de vœux pour 2018, l’ancien premier ministre britannique, impopulaire dans son pays à cause de ses mensonges sur la guerre en Irak, espère que l’année nouvelle sera celle du ressaisissement des Britanniques et d’une « nouvelle réflexion » de leur part remettant en cause le divorce avec l’Union européenne (UE).
Dans un entretien accordé à plusieurs journaux « continentaux », dont Le Monde, mercredi 3 janvier à Londres, l’ancien chef de gouvernement met aussi en garde les Européens. « L’Europe sera considérablement affaiblie si la Grande-Bretagne quitte l’UE », avertit-il, non seulement en termes de défense et de sécurité, mais parce qu’elle « perdrait un pilier important du pont qui relie les deux rives de l’Atlantique ».
Alors que le gouvernement de Theresa May a été contraint à d’importantes concessions et que les négociations sur les futures relations commerciales entre Londres et Bruxelles sont programmées de mars à octobre 2018 pour un départ effectif le 29 mars 2019, M. Blair s’inquiète « du danger que représente un certain fatalisme chez les Européens à propos du Brexit ». Selon lui, les Vingt-Sept doivent prendre conscience que « le Brexit est aussi très dangereux pour eux » et que ce serait « une erreur » pour l’Europe « si elle prenait une décision de cette ampleur par lassitude ».
« Garder l’esprit ouvert »Les Européens doivent comprendre que « le débat n’est pas clos au Royaume-Uni » et « garder l’esprit ouvert pour le cas où les Britanniques changeraient d’avis », estime M. Blair, installé dans les luxueux locaux de la Fondation pour le changement global, qu’il a créée à la fin de 2016 afin de lutter contre le populisme et pour une mondialisation...