
Jia Yueting, patron de LeEco, a reçu l’ordre de rentrer en Chine par le régulateur boursier chinois afin de régler des dettes qui se chiffrent en millions. Il a préféré envoyer sa femme négocier à sa place. Officiellement, le patron se dit occupé par sa production de voitures de luxe électriques, établie en Californie.
Il est vrai qu’il a fort à faire, la start-up automobile dans laquelle il a investi plus de 1 milliard de dollars (830 millions d’euros) étant, elle aussi, en difficulté. Mais Jia Yueting cherche surtout à éviter les soucis en Chine. En effet, il y a été inscrit sur une liste noire de mauvais payeurs le 12 décembre, pour des centaines de millions d’euros d’impayés, ce qui l’empêche de prendre le TGV, l’avion, ou de fréquenter des hôtels de luxe.
Jia Yueting paie le prix d’une ambition dévorante. Après une ascension rapide grâce à un site de vidéo à la demande, Leshi, créé en 2004, il s’est lancé dans une diversification tous azimuts, des jeux vidéo au sport, et plus récemment aux smartphones, aux téléviseurs et aux voitures électriques, des secteurs qui nécessitent de lourds investissements.
Avec son premier projet, qui faisait figure de vache à lait, le patron, aujourd’hui âgé de 44 ans, a convaincu des millions de petits investisseurs de le suivre, promettant de concurrencer Tesla dans l’automobile ou Apple dans la téléphonie.
Pour survivre sur le Web chinois, très concurrentiel, LeEco a cherché à développer un écosystème connecté, que devait couronner l’entrée de l’entreprise sur le marché du smartphone, en 2015. Le concept de l’entreprise était de vendre des smartphones bon marché pour attirer de nouveaux abonnés à ses divers services payants.
MégalomanieA l’époque, Jia Yueting affirmait qu’il allait faire de l’ombre aux plus grands. Mais le succès n’est plus au rendez-vous. Même à domicile, Baidu, Tencent ou Alibaba rivalisent avec Leshi sur son cœur de métier : la vidéo en ligne.
Le projet...