
La croissance de son économie fait pâle figure à côté de celle de son voisin chinois. Et pourtant : cette année encore, le Japon devrait conserver sa place de troisième puissance économique mondiale, selon le classement publié, le 26 décembre, par le Centre for Economics and Business Research (CEBR), un institut d’études britannique. Et il ne devrait pas en être détrôné avant 2022.
Des prévisions qui donnent comme un satisfecit au premier ministre conservateur, Shinzo Abe, porté au pouvoir en 2012 sur la promesse de tirer l’Archipel de la déflation où il se débat depuis vingt ans. De fait, les derniers indicateurs sont plutôt bons. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 2,5 % en rythme annuel au troisième trimestre 2017, enregistrant son septième trimestre de croissance de suite. « Cela n’était pas arrivé depuis près de vingt ans », souligne Matthias van den Heuvel, économiste à la banque Edmond de Rothschild, dans une note sur le sujet.
Tirées par la reprise des échanges mondiaux, les exportations de biens ont progressé de 7,1 % en moyenne l’an dernier, dopant la production manufacturière et l’investissement des entreprises. En novembre 2017, la consommation des ménages a bondi de 1,7 %, tandis que le taux de chômage est tombé à 2,7 % de la population active, au plus bas depuis novembre 1993. « L’économie est au plein-emploi », a souligné Haruhiko Kuroda, le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), le 26 décembre.
L’activité est également portée par les dépenses publiques massives, notamment dans les infrastructures : sur l’année fiscale 2017, elles ont culminé à 28 100 milliards de yens, soit 207,9 milliards d’euros. Ces injections devraient diminuer ces prochains mois, si bien que la croissance devrait retomber à 0,8 % seulement en 2018, contre 1,5 % l’an passé, selon le Fonds monétaire international.
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