
Tribune. Dans un contexte où l’économie mondiale marche au ralenti et où les inégalités sociales augmentent, le rêve technologique s’offre comme une des voies possibles vers un nouveau cycle de croissance économique. Mais la révolution technologique en cours est aussi source d’inquiétudes. En particulier l’intelligence artificielle (IA). Le débat n’est pas nouveau. Depuis des siècles les architectes des ruptures technologiques s’opposent aux penseurs qui aspirent à une société plus humaine. L’intelligence artificielle, selon la définition donnée par le « Rapport de synthèse » du groupe de travail France IA, « désigne les dispositifs imitant ou remplaçant l’humain dans certaines mises en œuvre de ses fonctions cognitives ». Cette discipline scientifique a été lancée dans les années 1950 par des chercheurs en cybernétique aux Etats-Unis. Elle consistait à décomposer l’intelligence en facultés élémentaires – la mémoire, la vision, le raisonnement, la démonstration – et à les modéliser avec des ordinateurs, pour les simuler.
Puis les études évoluèrent vers des recherches sur les réseaux de neurones artificiels – un ensemble d’algorithmes inspirés du fonctionnement des neurones biologiques dédiés à la résolution de problèmes à forte complexité logique ou algorithmique. Ces travaux sont ensuite rapidement tombés en désuétude en raison de la puissance de calcul limitée des ordinateurs. Aujourd’hui, et depuis environ quinze ans, cette dernière ayant grandement progressé, les recherches sur l’intelligence artificielle ont pu reprendre. Les ordinateurs peuvent désormais ajuster eux-mêmes leurs paramètres internes pour progresser. C’est ce qu’on appelle l’apprentissage profond, ou « deep learning ».
PolémiqueGrâce à ce système, on peut aujourd’hui faire de la reconnaissance d’images, de paroles, de l’interprétation de textes, ou encore de la traduction. Et, à partir de ces techniques, les industriels construisent des voitures autonomes,...