A Madrid, IE Business school forme les élites économiques et politiques
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A Madrid, IE Business school forme les élites économiques et politiques

Apprendre à élaborer des stratégies dans tous les domaines de l’économie, c’est le credo de la madrilène IE Business School. Plusieurs dirigeants politiques espagnols actuels en sont issus.

Le Monde | | Par

L’Instituto de Empresa, l’école de commerce madrilène qu’ont fréquentée de nombreux dirigeants politiques espagnols.

Entre 2010 et 2011, alors que la crise redoublait d’intensité en Espagne, les journalistes internationaux étaient régulièrement conviés au Centro del Sector ­Financiero pour écouter les analyses de l’actuel ministre de l’économie espagnol, Luis de Guindos. Il était alors directeur de ce centre d’études financières créé par PricewaterhouseCoopers et par l’Instituto de Empresa (IE) ­Business School. Cette grande école de commerce située à ­Madrid est une institution en ­Espagne. Elle accueille chaque année près de 4 000 étudiants, dont la moitié en master, et occupe le haut du classement des meilleurs MBA du pays et d’Europe.

En 2011, Luis de Guindos a été recruté par le chef du gouvernement conservateur, Mariano ­Rajoy, pour prendre les rênes de l’économie du pays, bien mal en point. Un autre professeur de ­renom, Luis Garicano, est devenu le responsable économique de la nouvelle formation politique ­libérale espagnole, Ciudadanos. Plusieurs secrétaires d’Etat sont passés par les classes de l’IE Business School, en tant qu’élèves ou en tant que professeurs, ainsi que des dirigeants de grandes entreprises. De quoi en faire une référence en matière de formation des élites dans un pays qui ne compte pas d’équivalent à l’Ecole nationale d’administration (ENA).

« L’économie de marché, la concurrence… Le libéralisme, c’est la réalité qu’il nous est donné de vivre : la mondialisation », selon Rafael Pampillon, enseignant

Mais l’IE Business School est aussi une tour de Babel en plein cœur de Madrid. Permettre aux étudiants de s’ouvrir sur le monde, telle était l’ambition des deux chefs d’entreprise qui la fondèrent en 1973, deux ans avant la mort de Franco. Ils voyaient dans l’ouverture récente du pays sur l’extérieur, à la fin d’une longue dictature, l’occasion de créer la première école de commerce du pays. Son aire d’influence s’est d’abord limitée à l’Espagne et à l’Amérique latine. Actuellement, elle compte vingt-neuf délégations dans le monde pour sélectionner ses élèves. Près de 80 % de ses étudiants sont étrangers. Cette année, ils proviennent de 131 pays différents. Et près de 65 % des 500 professeurs (dont 28 % de femmes) sont eux aussi recrutés hors d’Espagne. Ce qui explique que la grande majorité des cours des masters sont dispensés en anglais.

« Nous mettons les étudiants dans la situation de gouverner un pays comme si c’était une entreprise, expose le professeur d’économie Rafael Pampillon. Les élèves apprennent à dessiner des stratégies de politique économique, monétaire, fiscale et de politique du travail, pour résoudre des déséquilibres, comme une forte inflation, une dette publique, le chômage… Et nous leur présentons les solutions adoptées tout au long de l’histoire, dans différents pays, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, à Cuba, au Chili… »

Pour ce professeur, le libéralisme occupe une place prépondérante dans l’enseignement. « Du fait de l’échec des économies socialistes, qui sont revenues à une économie de marché, de ­concurrence, c’est le système qui domine dans le monde… C’est la réalité qu’il nous est donné de ­vivre : la mondialisation. » Cela étant, ajoute-t-il, « toutes les sensibilités sont représentées », du fait, justement, de la diversité des cultures de provenance des élèves.

Une « classe du futur »

La vocation première de l’école n’est cependant pas tant la formation des élites politiques que celles des entrepreneurs du ­futur : un quart des étudiants fonderont une entreprise au cours de leur carrière, selon l’école, dont le dernier pari est la création d’un master en ligne ­innovant, classé numéro un au monde par le Financial Times.

L’an dernier a été ouverte la « Wow room », la « classe du futur », qui compte une cinquantaine d’écrans sur lesquels le professeur voit chaque élève en ­vidéoconférence. Elle a introduit des éléments d’intelligence artificielle, du big data, des robots et des hologrammes pour travailler sur des simulations de crises en entreprises, de création de systèmes de production ou de résolution de conflit diplomatique. Et elle utilise un programme informatique qui enregistre le niveau d’attention des étudiants et leur participation. Car l’IE reste avant tout une école…

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