Le plaidoyer d’un réformiste indigné
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Le plaidoyer d’un réformiste indigné

Livre. Dans son essai, le cédétiste Jean-Louis Malys défend avec passion ses idées et nous fait partager le « cheminement totalement personnel et forcément imparfait » qui a déterminé son engagement à la fois syndical et citoyen.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

« Agir pour un idéal imparfait », de Jean-Louis Malys (Editions de l’Aube, 194 p., 18,90 €).

Livre. S’il n’avait pas été ouvrier sidérurgiste, dès l’âge de 18 ans en Moselle, Jean-Louis Malys aurait pu être écrivain. Il n’a jamais été étudiant mais il a un vrai talent de plume. A 58 ans, l’ancien secrétaire national de la CFDT, notamment en charge de 2006 à 2016 du lourd dossier des retraites – il est toujours vice-président de l’ARRCO (retraite complémentaire des salariés) –, n’a pas écrit un livre pour raconter sa vie. Il a choisi de parler de l’engagement, à la fois syndical et citoyen.

Il s’agit d’un « cheminement totalement personnel et forcément imparfait, construit à partir d’une réflexion qui tente de distinguer ce qui désespère de ce qui réconforte, ce qui éclaire et décrypte de ce qui obscurcit et caricature. Bref de donner les raisons et l’envie de s’engager ». Profondément réformiste, Malys ne rêve pas d’un monde parfait, qui serait « ennuyeux, sans aspérités, sans risques, ni combats à mener ». Pour celui qui flirta avec le maoïsme dans sa jeunesse, « la perfection a quelque chose de définitif et d’absolu qui ressemble trop aux ordres impeccables des défilés militaires, des processions religieuses et des parades de clones ».

Dans cet ouvrage où il puise ses métaphores dans le sport, le cinéma, la littérature ou le jeu d’échecs, Jean-Louis Malys défend avec passion ses idées. Il n’aime ni les déclinologues, ni les démagogues, ni les populistes, ni les complotistes. Dans un long chapitre sur la « loi travail » de 2016, que la CFDT a défendue, il règle ses comptes avec la CGT qui a fait de ce texte « le totem à abattre à tout prix ».

Eviter « les racourcis »

Il voit dans le dialogue social une confrontation de « logiques d’intérêt » qui évite « les raccourcis entre ces “salauds” de patrons et ces “fainéants” de salariés manipulés par les syndicats ». S’il reconnaît que la mondialisation libérale provoque des « dégâts majeurs »,...