Un corridor humanitaire aérien mis en place entre la Libye et l’Italie
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Un corridor humanitaire aérien mis en place entre la Libye et l’Italie

Déjà munis du droit d’asile, les réfugiés arrivés à l’aéroport militaire de Pratica di Mare vont pouvoir bénéficier d’une aide économique, d’une formation professionnelle et de la scolarisation pour les enfants.

Le Monde | | Par

Arrivée de réfugiés en provenance de Libye à l’aéroport militaire de Pratica di Mare, en Italie, le 22 décembre 2017.

Les deux appareils C-130 de l’aéronautique italienne sont arrivés à l’aéroport militaire de Pratica di Mare, aux portes de Rome, vendredi 22 décembre au soir. A leur bord se trouvaient les 162 premiers réfugiés en provenance de Libye à ne pas arriver par la mer. Des femmes, des enfants, des personnes âgées, des malades – les plus vulnérables parmi ceux attendant dans les centres de rétention libyens –, sélectionnés par des agents du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, sur la base d’un accord entre le gouvernement de Tripoli et celui de Rome, avec la participation de l’Eglise italienne.

Reçus sur le tarmac de l’aéroport par le ministre de l’intérieur, Marco Minniti, et le président de la conférence épiscopale italienne, Gualtiero Bassetti, après un rapide contrôle médical, ils ont été acheminés vers le réseau d’accueil des communes et des paroisses. Déjà munis du droit d’asile et donc considérés comme des réfugiés, ils vont pouvoir bénéficier d’une aide économique, d’une formation professionnelle et de la scolarisation pour les enfants.

Selon le ministre de l’intérieur, le « couloir humanitaire » mis sur pied en cette fin d’année devrait concerner, au cours de 2018, environ 10 000 personnes présentes dans des centres de rétention en Libye. Elles seront accueillies en Italie mais aussi dans les autres pays européens qui décideront d’ouvrir leurs portes. « Il y a six mois, quand sur les côtes italiennes sont arrivées, en une seule journée, 26 embarcations chargées de migrants, personne ne l’aurait cru possible », a affirmé le ministre, qui a parlé d’une « journée historique ».

Des mois de polémiques

Il fallait d’abord, selon lui, contenir le flux de migrants en aidant la Libye à contrôler ses frontières en mer et commencer à procéder au rapatriement vers les pays d’origine des migrants – 30 000 renvois prévus dans le courant de 2018. Avec l’envoi de militaires italiens à la frontière entre le Niger et la Libye,...