Les missions consulaires américaines en Turquie vont reprendre en totalité la délivrance de visas, a annoncé l’ambassade américaine à Ankara jeudi 28 décembre. Dans la foulée, la Turquie a déclaré qu’elle levait également les restrictions sur les visas pour les citoyens américains.
La délivrance des visas avait été suspendue au début d’octobre par les Etats-Unis à la suite de l’arrestation d’un employé consulaire. En riposte, la Turquie avait pris une mesure similaire pour les ressortissants américains.
La Turquie a « donné des assurances à haut niveau » aux Etats-Unis, et en conséquence le département d’Etat est « confiant en la situation sécuritaire, qui s’est suffisamment améliorée pour permettre la reprise totale de la délivrance de visas en Turquie », selon un communiqué de l’ambassade, qui ne précise pas la date de l’entrée en vigueur de cette mesure.
« Suivant le principe de la réciprocité, les restrictions que nous avions imposées sur le régime des visas pour les citoyens américains sont simultanément levées », a réagi l’ambassade turque à Washington peu après.
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Nombreux sujets de discorde
Metin Topuz, employé turc du consulat américain à Istanbul, avait été inculpé par la justice turque le 4 octobre pour « espionnage » et appartenance au mouvement « terroriste » de Fethullah Gülen, un imam exilé aux Etats-Unis, décrit par les autorités turques comme le cerveau de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016.
Une accusation « dénuée de fondement », selon les Etats-Unis, une initiative qui ressemble plus à « la poursuite d’une vengeance plutôt qu’à une quête de justice », avait déploré John Bass, l’ambassadeur américain en Turquie.
Les autorités turques informeront désormais « à l’avance » les Etats-Unis si elles ont l’intention à l’avenir d’arrêter des employés consulaires locaux, a indiqué l’ambassade américaine à Ankara.
Outre la question de l’arrestation de M. Topuz, de nombreux autres sujets de discorde ont tendu les relations entre Ankara et Washington depuis le putsch manqué, dont l’extradition de Fethullah Gülen, réclamée sans succès par Ankara depuis ce coup d’Etat avorté.