Au Liberia, le désenchantement des femmes qui comptaient sur Ellen Johnson Sirleaf

Les « market women », qui s’étaient mobilisées pour faire élire la présidente en 2005, se sentent abandonnées par celle qui devait améliorer leur condition.

La présidente sortante du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, le 16 décembre 2015 à Nairobi.
Crédits : TONY KARUMBA / AFP

Il fut un temps où, dans le marché de Jorkpen Town, à Monrovia, Ellen Johnson Sirleaf venait rendre visite aux commerçantes libériennes qui lui vouaient une admiration absolue. Durant ses deux mandats, la présidente sortante a construit et rénové des centaines de marchés de femmes à travers le pays pour permettre à ces vendeuses informelles, appelées les « market women », de gagner leur vie de manière autonome. « Elle était notre star. Celle qui allait enfin nous donner une voix, nous sortir de la misère. C’était magique et inconcevable à la fois : une femme présidente du Liberia », raconte, nostalgique, une marchande du Jorkpen Town Market, dans le quartier de Sinkor, au cœur de la capitale.

Douze ans après son élection, l’euphorie a laissé place au désenchantement. Celle qui, en 2005, était devenue la première femme chef d’Etat de tout un continent a fini par décevoir son peuple et particulièrement les femmes, qui avaient largement contribué à sa victoire.

Musso se souvient. « Elle venait nous rendre visite dans le marché, c’était ma copine ! », témoigne cette « market women » d’« environ 90 ans », dit-elle en anglais libérien. « Pendant sa première campagne, elle nous distribuait de l’argent. Une fois élue, elle a disparu », se lamente la vieille dame originaire du comté de Lofa, au nord-est du pays. « Elle est revenue lors de la deuxième campagne [en 2011] pour montrer qu’elle était proche de nous. Depuis… » Musso fait la grimace. Sa peau est lisse, seuls ses yeux fatigués font deviner son âge. « Depuis, poursuit-elle, elle nous a abandonnées. »

« On avait tout fait pour la faire élire »

Comme Musso, en 2005, de nombreuses Libériennes avaient fait campagne pour soutenir Ellen Johnson Sirleaf face à George Weah, l’actuel candidat à la présidentielle et grand favori du second tour. « A l’époque, on avait tout fait pour la faire élire, indique la...

L’accès à la totalité de l’article est protégé

Au Liberia, le désenchantement des femmes qui comptaient sur Ellen Johnson Sirleaf Il vous reste 73 % de l’article à lire Déjà abonné ? Identifiez-vous

Achetez cet article 2 € Abonnez-vous à partir de 1 €

Vos réactions (1) Réagir

Vu l'utilité de cette dame, nos médias européens auraient dû lui faire décerner au moins le prix Nobel de la Paix...., genre qui vous savez en Birmanie et tout aussi inutile.

Lire la suite des réactions (1)

DÉCOUVREZ LA NEWSLETTER

CHAQUE SAMEDI, retrouvez l'essentiel de l'actualité africaine en vous inscrivant à notre newsletter.

Votre adresse email nous sert à vous adresser les newsletters qui vous intéressent. Vous disposez d'un droit d'accès, de rectification et d'opposition aux données vous concernant en vous connectant à votre compte.