Pour lutter contre le harcèlement de rue, l’arrêt de bus à la demande expérimenté à Bordeaux
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Pour lutter contre le harcèlement de rue, l’arrêt de bus à la demande expérimenté à Bordeaux

Les usagers peuvent demander de descendre entre deux arrêts après 22 heures sur les lignes 7 et 10. Une initiative qui s’inscrit dans la lutte contre le harcèlement de rue.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

Passengers wait for buses at the Part-Dieu bus station in Lyon, central France, early 18 October 2007, at the start of a 24-hour strike to protest the government's reform plans of historic pensions privileges. Nationwide rail traffic is at a near standstill with just 46 TGV fast trains running out of the normal 700, the state-owned operator SNCF said. Paris metro, bus and regional commuter networks laid on a skeleton service. AFP PHOTO FRED DUFOUR / AFP PHOTO / FRED DUFOUR

Mêmes couleurs, blanc et bleu, même panneau d’affichage central et même boîtier pour valider. Les bus des lignes (« lianes ») 7 et 10 de Keolis, le délégataire de la métropole bordelaise pour les transports en commun, ressemblent à tous les autres.

Pourtant, depuis le 6 novembre, et pour six mois, ces deux lignes fréquentées – plutôt par les étudiantes et les étudiants pour la 10, par des jeunes et des salariés pour la 7 – expérimentent l’arrêt à la demande : à partir de 22 heures, l’usager peut demander au conducteur de s’arrêter entre deux stations. Il doit alors descendre par l’avant et le bus s’arrête en fonction de la dangerosité de la voirie.

« Certains d’entre nous le faisaient déjà, souligne Christophe Fredon, la quarantaine, conducteur depuis 2004. Maintenant, c’est encadré mais ça ne veut pas dire qu’on s’arrête n’importe où, ou par commodité personnelle. »

Maria Roldan emprunte régulièrement ce long bus articulé de la ligne 10 qui part du centre commercial de Bouliac, sur la rive droite de la Garonne, vers Gradignan sur la rive gauche à l’ouest, en passant par la gare de Bordeaux. Cette étudiante mexicaine de 26 ans monte au centre-ville de Talence ou sur le campus tout proche jusqu’à Gradignan, où se trouve son studio. Elle ne connaît pas encore ce nouveau service mais elle l’approuve : « Pour mes copines qui s’arrêtent en plein campus, souvent, ça craint. Là, avec ce système, on est près du chauffeur, note la jeune femme. C’est plutôt rassurant car, on a beau dire, on est plus vulnérables que les hommes. »

« Sentiment d’insécurité »

Si officiellement ce dispositif est ouvert à tous les voyageurs – hommes et femmes – qui le souhaitent, il est clair qu’il s’inscrit dans une politique de lutte contre le harcèlement de rue et les agressions dont sont victimes les femmes. Bordeaux Métropole (BM), l’établissement public financeur de Keolis, présidé par le maire (Les Républicains) Alain...