Le mouvement de yo-yo se poursuit, mais la baisse est, cette fois-ci, plus marquée que la hausse qui l’avait précédée. Selon les statistiques rendues publiques mercredi par Pôle emploi et par le ministère du travail, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a diminué en métropole de 29 500, en novembre, pour s’établir à un peu plus de 3,454 millions. Soit un recul de 0,8 % en un mois qui fait suite à une augmentation de 0,2 % en octobre.
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Le phénomène se maintient cependant à des niveaux élevés, surtout si l’on prend en compte les personnes qui recherchent un poste tout en exerçant par ailleurs une activité réduite (catégories B et C) : leurs effectifs, ajoutés à ceux qui n’ont aucun travail, se situent désormais autour de 5,611 millions dans l’Hexagone, soit un tout petit reflux de 0,1 % en un mois (-0,6 % sur un trimestre mais +2,6 % au cours des douze mois écoulés).
Le chômage de longue durée prend de l’ampleur
Si l’on resserre la focale sur les chômeurs stricto sensu – la catégorie A –, l’amélioration est indéniable sur les trois derniers mois : -2,4 % en métropole, -2,3 % pour l’ensemble du territoire français (outre-mer compris), à 3,712 millions. Ces tendances positives concernent toutes les tranches d’âge, en particulier les moins de 25 ans (-2 % en un mois en métropole, -6,8 % sur un trimestre). Les seniors (50 ans et plus) à la recherche d’un emploi sont également un peu moins nombreux (-0,4 % en un mois) mais cela ne compense pas la hausse observée sur la période antérieure (+2,5 % en un an).
Le gros point noir des données dévoilées mercredi porte sur le chômage de longue durée : il continue de prendre de l’ampleur, le nombre de personnes (relevant des catégories A, B et C) qui recherchent un emploi depuis au mois un an s’élevant désormais à 2,686 millions sur toute la France, soit un accroissement de 0,6 % en un mois et de 4,3 % en un an.
La publication de ces chiffres intervient au moment même où Emmanuel Macron réitère son assurance d’obtenir des « résultats significatifs » sur le front du chômage : la baisse se produira « au bout de dix-huit à vingt-quatre mois » après la réforme du code du travail, a-t-il déclaré, mercredi, au quotidien espagnol El Mundo. « La première année du mandat est cruciale : c’est là qu’on met en place les transformations qui produiront les vrais résultats, sur l’emploi avant tout, dans les deux ans. C’est pour cela que j’ai voulu aller vite », a-t-il ajouté.
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A court terme, cependant, l’Insee table sur un reflux extrêmement modeste du nombre de demandeurs d’emploi. Dans sa note de conjoncture diffusée le 19 décembre, l’Institut pense que le taux de chômage devrait atteindre 9,4 % à la mi-2018, « soit 0,1 point de moins qu’un an plus tôt ». L’embellie franche et massive n’est pas encore pour demain.