Pékin en guerre contre la pollution de l’air
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Pékin en guerre contre la pollution de l’air

Les autorités ont pris des mesures fortes contre la pollution atmosphérique dans 28 grandes villes.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

A Pékin, le 1er avril.

Pékin n’avait pas connu un hiver aussi propre depuis des lustres. Presque trois fois moins de journées fortement polluées (avec un indice de qualité de l’air très mauvais, au-delà de 200) ont été comptabilisées du 1er janvier au 15 décembre 2017, par rapport à la même période en 2013. Et pour cause : sommées cette année-là d’atteindre une batterie d’objectifs chiffrés pour la fin de 2017, les autorités à divers échelons ont cet automne donné un coup d’accélérateur au combat contre les émissions polluantes.

Au moins l’un des « fronts » sur lesquels se déroule cette bataille a cet hiver défrayé la chronique : la conversion accélérée au chauffage au gaz de millions de foyers du nord du pays, avec de piteux ratés qui ont provoqué une mini-crise sociale. Mais c’est aussi le signe d’un tournant : « [Les autorités chinoises] sont en train de remporter la guerre contre la pollution même si elle n’est pas encore gagnée, estime Huang Wei, chargée de la campagne charbon de Greenpeace Chine. Elles sont parvenues à s’attaquer à des intérêts économiques profondément enracinés, ceux des provinces et des sociétés d’Etat, auxquelles il a finalement été possible d’imposer par le haut des règles. Le combat désormais se porte sur la multitude de petites usines et de foyers, ce qui exige beaucoup plus de temps. »

Pénuries de chauffage lourdes

Pour comprendre ce qui se joue, il faut mettre à plat les statistiques du fameux plan d’action national contre la pollution de l’air, lancé en 2013 pour cinq ans. C’est l’année de l’« airpocalypse », lorsque le premier ministre, Li Keqiang, sous la pression de l’opinion publique, impose la transparence des données de qualité de l’air et déclare la guerre contre la pollution. La « région capitale », qui inclut Pékin et ses 21 millions d’habitants, mais aussi la municipalité de Tianjin (15 millions), et la province qui les entoure, le Hebei (75 millions), reçoit pour objectif d’abaisser...