A New York, prendre le « subway » est devenu un cauchemar
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A New York, prendre le « subway » est devenu un cauchemar

Pannes, retards, chaleur intenable, problèmes de maintenance : la situation du métro de Big Apple est catastrophique. Le gouverneur de l’Etat a déclaré l’« état d’urgence ».

Le Monde | | Par

La station Grand Central du métro de New York, le 12 décembre.
LETTRE DE NEW YORK

C’est la petite mode new-yorkaise : ne prenez pas le métro, préférez le ferry. Le maire de New York, Bill de Blasio, a relancé les rotations de bateaux assurant la traversée de l’East River – entre Manhattan, Brooklyn et le Queens –, faisant mine de croire que l’affaire résoudrait le problème dramatique du subway. Un coup marketing qui résiste mal à l’expérience : en hiver, les retards sont incessants, tandis qu’en été, les ferrys sont pris d’assaut par les touristes qui s’offrent une croisière pour 2,75 dollars.

En réalité, les transports new-yorkais (MTA, pour Metropolitan Transportation Authority), qui ne dépendent pas directement de la ville mais de l’Etat, et donc du gouverneur Andrew Cuomo, sont une catastrophe. Ils furent pourtant longtemps vantés, considérés comme sûrs, fonctionnant 24 heures sur 24 ; on découvre aujourd’hui que tout n’est que pannes, retards, crasse, chaleur intenable, voire déraillements – faisant jusqu’à plusieurs dizaines de blessés cet été.

Le gouverneur a déclaré l’« état d’urgence » sur le sujet et annoncé un plan de 800 millions de dollars (675 millions d’euros). Les habitants attendent aussi avec impatience l’arrivée en janvier du nouveau patron du MTA : Andy Byford, un Anglais de 52 ans qui, dit-on, a fait merveille à Toronto, au Canada, depuis cinq ans.

Le constat de faillite du système a été dressé par une enquête fleuve du New York Times, parue en novembre. En vingt ans, le nombre d’usagers quotidien a doublé, pour atteindre 5,7 millions, mais seuls 65 % des trains sont à l’heure : le plus mauvais score des vingt premiers métros de la planète. Les pannes de matériel et de signalisation sont deux fois plus fréquentes qu’il y a dix ans. Une rechute à un niveau comparable à celui des années 1970, quand les rames étaient couvertes de graffitis et le réseau au bord de la ruine. Le désastre est tel que le nombre de passagers a baissé pour la première fois en 2016, alors...