
Il est partout – dans les gâteaux, les confiseries et les boissons sucrées, bien sûr, mais aussi dans les conserves de légumes, le ketchup et presque tous les plats préparés. En un siècle et demi, la consommation de sucre a explosé : elle est passée, en France, de 5 kg par an et par personne en 1850 à 26 kg un siècle plus tard exactement. Aujourd’hui, elle atteint 35 kg par an et par personne, soit près de 20 % de l’apport énergétique total. Aux Etats-Unis, la situation est pire encore : la consommation monte à 60 kg par personne et par an, d’après les chiffres publiés par l’Organisation internationale du sucre.
Une chose est sûre : c’est trop. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la consommation de sucres libres ou cachés – elle ne comprend pas ceux présents dans les fruits et légumes – doit se limiter à 10 % de l’apport énergétique journalier. En descendant à 5 %, on obtient même des bienfaits supplémentaires sur la santé. L’OMS insiste donc sur la nécessité de réduire ces sucres libres et cachés.
Longtemps occultés, les liens entre le sucre et les problèmes de santé sont en effet très documentés. « Nous avons des preuves sérieuses qui démontrent que contenir à moins de 10 % la consommation quotidienne de sucre réduit le risque de surpoids, d’obésité et de caries dentaires », affirmait il y a un an le docteur Francesco Branca, directeur du département de la nutrition pour la santé et le développement de l’OMS. Pour décrire le sucre, certains experts parlent de « calories inutiles », d’autres de « calories vides ». « Le sucre n’est pas nécessaire du point de vue nutritionnel », rappelle un rapport de l’OMS rédigé par le docteur Branca.
« Un aliment toxique et addictif »Les inquiétudes des spécialistes de la santé sont d’autant plus fortes que l’obésité augmente. Ce phénomène est lié, bien sûr, à une mauvaise hygiène de vie, mais aussi à une alimentation trop riche en graisses ou en sucres :...