
Tribune. Est-ce un manque de vision, d’ambition ou quelque autre intérêt qui pousse nos capitaines d’industrie et nos chercheurs à baisser les bras en acceptant progressivement de collaborer avec les GAFA [les géants du Net Google, Apple, Facebook, Amazon] ? Tout le monde sait que cette supposée collaboration n’a pour but que de s’approprier les meilleurs de nos ressources en échange de quelques miettes sur lesquelles nous nous précipitons.
Surprenant ! Chaque jour, on voit émerger de nouveaux débats sur la régulation : comment se protéger des cyberattaques et de la diffusion des « fakes news » [fausses informations], comment se protéger des dérives de l’intelligence artificielle (IA) ou du transhumanisme. Mais jamais on n’aborde l’essentiel : le pouvoir.
Car le pouvoir n’est pas la maîtrise, même si elle est nécessaire, de l’IA ou des algorithmes, c’est la conquête des opinions, de la multitude ! C’est la capacité de changer la vie des gens sinon le cours de l’histoire. Le pouvoir, c’est l’intelligence du monde, cette compréhension du « pourquoi » des gens et des choses qui fait appel à la subjectivité, à la culture, à l’intuition, à l’instinct, aux émotions.
Les applications grand publicCe qui va nous faire gagner la guerre de l’IA, ce n’est pas la recherche et les applications technologiques, ce sont les applications grand public qui vont très simplement donner du sens (ou du contresens) à notre quotidien. Les institutions américaines l’ont bien compris qui, pour renforcer leur pouvoir, financent et assistent les projets innovants. Aujourd’hui la NASA collabore avec Uber pour développer des taxis volants. Une pertinence et une avance sur leur temps qui a permis à ces « aventuriers » de créer des plates-formes sans concurrence et qui aujourd’hui bafouent un droit évident, celui du choix.
Ces leaders ne sont cependant pas les principaux responsables de cette domination sans partage. C’est essentiellement...