
Rajoy est-il réellement prêt à ouvrir des négociations au moins pour une large autonomie de la Catalogne ?
-Geoffrey
Bonjour, Barcelone et son "unité urbaine" avait-elle déjà votée en faveur des unionistes lors des précédentes élections ?
-Arnonyme
La position de l'Union européenne - ne pas intervenir - est-elle tenable ?
-et après ?
Pour M. Rajoy Ciudadanos a gagné les élections. Est-ce de la provocation ?
-PASCAL D.
Quelles sont les différences de programme/idée entre ERC et ensemble pour la Catalogne ?
-Alice
Il est évident que Madrid doit dialoguer avec l'ensemble des vainqueurs de l'élection !Que se passera t il si les indépendantistes et autonomistes ne trouvent pas un accord ?
-Equinoxe
Bonjour,Si 8 députés indépendantistes ne peuvent siéger (exil ou prison), comment pourront-il voter pour la présidence par exemple? cela fait tomber leur majorité sur la question de l'indépendance: 62 contre 65.
-lulu
Comment le gouvernement de Catalogne sera constitué ?
-Lucas
Le bureau du parlement doit ensuite proposer un candidat à l'investiture dans un délai de 15 jours. Autour du 8 février devrait ainsi avoir lieu le débat d'investiture. S’il n'aboutit pas, autant de candidats que possible peuvent se présenter pendant deux mois. Passé ce délai, le parlement est dissous et de nouvelles élections convoquées 54 jours plus tard.
Est-il envisageable que Rajoy soit acculé à la démission à la suite des ces élections ?
-philippe09
Sandrine Morel : M. Rajoy vient d'écarter la convocation d'élections anticipées. Mais sa capacité de résilience va être sérieusement mise à l'épreuve dans les prochains mois. Il a perdu le soutien des nations basques, indispensable pour la stabilité du gouvernement du Parti populaire, en minorité. Il ne va donc prévisiblement pas pouvoir approuver de budget.
Il n'est plus crédible en Catalogne, étant donné son piteux résultat : avec 4,2% des voix, il ne peut même pas avoir de groupe parlementaire propre et va s'asseoir dans le groupe mixte avec l’extrême gauche révolutionnaire, la CUP. Les affaires de corruption plombent son parti, qui vient d'être mis en examen pour la destruction des ordinateurs de son ancien comptable, Luis Bárcenas, mis en cause dans un vaste réseau de corruption. Et la jeune formation Ciudadanos l’attend au tournant car elle espère profiter de l’élan que lui a donné sa première place en Catalogne.
Le fait que 53 % des électeurs n’aient pas voté pour les partis indépendantistes mais pour les unionistes ne devrait t’il pas tempérer l’assurance de C Puigdemont, puisque la majorité est permise par le poids prépondérant du vote hors grande ville?
-Maperque
Sandrine Morel : La coalition Catalogne en commun-Podemos ne peut pas et ne veut pas être rangé dans le bloc unioniste, ni dans celui indépendantiste. Elle défend un référendum d'autodétermination même si elle ne se prononce pas pour l'indépendance. Parmi ses électeurs, la formation avait même près de 40% de sympathisants favorable à l'indépendance environ avant les élections. Or la formation de la maire de Barcelone à obtenu 7,5% des voix. Le bloc unioniste a obtenu 43,5% des voix et l'indépendantiste 47,6%. Quoi qu'il en soit M. Puigdemont n’a effectivement pas obtenu de majorité absolue des voix. Et la prudence et la modération devrait s'imposer dans les discours et le ton, étant donné la fracture sociale qui existe en Catalogne.
La réconciliation doit être la première tâche de celui qui gouvernera. Je suis convaincu que s'ouvre maintenant en Catalogne une nouvelle étape basée sur le dialogue et non sur la confrontation et l'unilatéralité.
De ces élections émerge une Catalogne plurielle et nous devons tous la respecter. Le gouvernement de l'Espagne offre sa coopération au gouvernement qui sera constitué pour résoudre les problèmes catalans et pour fournir un cadre stable pour continuer à créer de l'emploi.
Nous avons gagné les élections, la grande question c’est : est-ce que le gouvernement espagnol va respecter ce résultat, parce que s’il le respecte, demain je peux rentrer chez moi.
J’ai dit tout à l’heure que je souhaitais me réunir avec M. Rajoy sans condition. Pour l’instant nous ne pourrons pas établir un agenda de négociations, mais le plus important (...) est que nous devons pouvoir parler de tout. Ce vote a montré que nous sommes capables de résoudre pacifiquement nos divergences au travers des urnes. Mais M. Rajoy n’a jamais accepté de s’asseoir autour de la table pour dialoguer. (...) Ce sont eux qui n’ont jamais entendu notre demande de dialogue.
Il y a une continuité et un soutien et le bloc du 155 ne peut pas nous faire face. La République est déjà proclamée. Nous avons un mandat du 1er octobre qui vient d’être à nouveau ratifié, c’est le 2e tour du 1er octobre. Ils ne peuvent pas dire maintenant qu’il n’y a pas eu de garanties.
Nous méritions d’être au moins écoutés. (...) car nous avons gagné le droit à être écouté. (..) Je ne demande pas l’impossible, je demande qu’on nous écoute.
Le futur de la politique dans un état démocratique est toujours marqué par les électeurs. Il serait inacceptable que ce que les urnes ont décidé ne soit pas porté dans la pratique. Nous ne pouvons pas avancer si nous ne respectons pas le signal des urnes. (...) Ce serait un signal de bonne volonté que le premier ministre [Rajoy] se mette en contact avec le chef de la majorité indépendantiste.
Carles Puigdemont s'exprime :
"Je suis prêt à me réunir sans condition préalable. Le moment est venu de faire de la politique car les solutions de Rajoy n'ont pas eu de succès. Plus les Catalans se sont mobilisés, plus ils ont voté pour l'indépendance. Nous avons de plus en plus de voix face au plébiscite de la Catalogne. Le moment est venu pour que la politique soit appliquée. Que celui lui plaise ou non, Rajoy doit dialoguer, cela est indispensable pour trouver des solutions"
"Je vous annonce que je suis prêt à me réunir à Bruxelles ou un autre endroit de l'UE avec le premier ministre Mariano Rajoy"