Les ambitions de Lufthansa contenues par la Commission de Bruxelles
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Les ambitions de Lufthansa contenues par la Commission de Bruxelles

L’Union européenne autorise le rachat d’une partie d’Air Berlin par Lufthansa, après avoir obtenu de multiples concessions de la compagnie allemande.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

Deux appareils d’Air Berlin et de la compagnie Niki, sur l’aéroport de Vienne, le 14 décembre.

A défaut de triompher, Carsten Spohr pourra au moins partir en vacances tranquille. Le PDG de Lufthansa a obtenu, jeudi 21 décembre, l’aval de Bruxelles pour une petite partie de son plan de reprise des restes de la compagnie Air Berlin, qui a fait faillite cet été. Les multiples concessions consenties par le géant allemand du transport aérien ont permis d’aboutir à un accord. La Commission s’était réservé la possibilité de repousser encore sa décision de quatre-vingt-dix jours au cas où un examen approfondi de la situation était nécessaire.

L’accord conclu est loin du projet dont rêvait le patron de Lufthansa. Le géant allemand envisageait d’acquérir 81 avions d’Air Berlin, la part du lion des 140 appareils de la compagnie en faillite. Au lieu de cela, Lufthansa ne remporte finalement que la petite compagnie régionale LGW, qui compte une trentaine d’avions, ainsi que certains appareils qui étaient détenus en propre par Air Berlin.

« Quasi-monopole »

Et le prix à payer a été élevé : le groupe a dû céder à la concurrence de précieux créneaux de décollage et d’atterrissage à l’aéroport de Düsseldorf, ainsi que renoncer à mettre la main sur la compagnie autrichienne de tourisme Niki, la seule vraie perle d’Air Berlin.

« De cette façon, nos préoccupations quant à la concurrence sont prises en considération. Cela nous permet d’autoriser la transaction dans le cadre des règlements eu­ropéens de contrôle des fusions », a déclaré la commissaire à la concurrence Margrethe Vestager jeudi à Bruxelles.

Un revers pour Carsten Spohr, le PDG de Lufthansa, qui avait accumulé les victoires ces derniers mois. Sa ténacité est ainsi venue à bout de trois ans et demi de grèves de pilotes.

Depuis plusieurs semaines, Mme Vestager avait exprimé ses réticences sur les ambitions de Lufthansa sur les restes d’Air Berlin, qui lui assuraient, sur certaines liaisons, une situation de « quasi-monopole ». Des considérations largement...