
En Catalogne, l’indépendance est au cœur du débat universitaire, dans les salles de cours, dans les discussions entre étudiants, dans les salles de professeurs ou les travaux universitaires. Plusieurs professeurs des principales universités de la région ont participé activement au processus sécessionniste, qu’ils aient rédigé des documents sur une possible Constitution catalane, travaillé à la création de structures d’Etat, conseillé juridiquement les membres du gouvernement ou participé à la « commission électorale » du référendum illégal du 1er octobre. Des enquêtes judiciaires ont même été ouvertes sur certains d’entre eux. Les étudiants, pour leur part, ont été l’un des principaux viviers des protestations et grèves indépendantistes des mois d’octobre et de novembre.
Les comptes de toutes les universités publiques catalanes étaient passés sous le contrôle de Madrid dès le 15 septembre, avant même le référendum d’octobre, sur décision du ministre espagnol des finances, afin de s’assurer que des fonds publics ne soient pas utilisés à des activités déclarées illégales par le tribunal constitutionnel.
Positions tranchéesDepuis la déclaration d’indépendance de la Catalogne et la mise sous tutelle de la région, le 27 octobre, cependant, le climat de tension politique est retombé. Dans l’un des patios de l’université de Barcelone, en plein cœur de la ville, des groupes de jeunes discutent de tout et de rien. Mais les positions demeurent tranchées, largement en faveur de l’indépendance de la région.
« En octobre, dans tous les cours, quand il n’y avait pas grève, nous avons traité les événements politiques sous différents angles, sans prendre partie. Mais à 90 %, on pense tous pareils », assure Clara Marcilla, 20 ans, étudiante en communication et industrie culturelle, entourée de quatre amies. « Nous voulons construire un pays différent, qui ne soit pas un Etat corrompu qui nous méprise et nous rejette »,...