
Bousculés par l’agenda social, les partenaires sociaux auront attendu le dernier moment pour s’y atteler. Ils avaient jusqu’à fin 2017 pour commencer à réfléchir à de nouveaux critères afin de définir la fonction de cadre dans une entreprise. Jeudi 21 décembre, ce sera chose faite. Organisations patronales et de salariés se retrouvent au siège du Medef pour ouvrir une négociation sur le sujet.
C’est l’une des conséquences de la fusion de l’Agirc-Arrco finalisée le 17 novembre : la mort programmée, au 1er janvier 2019, de l’Agirc – le régime de retraite complémentaire des cadres du privé – entraîne la fin du principal support qui permettait, via son affiliation, de dire qui est cadre ou non. Or, ce statut, accordé à des salariés qui sont en responsabilité ou qui dirigent une équipe, implique des droits supplémentaires en termes de retraite, de prévoyance, de durée de période d’essai, de préavis…
L’enjeu est de taille. Rien qu’à l’Agirc, ils sont 3,7 millions de cotisants. Un chiffre en augmentation régulière. « Cette négociation peut conduire à modifier les catégories avec lesquelles on se représente le monde du travail et qui servent à définir et à institutionnaliser les hiérarchies salariales, relève Arnaud Mias, sociologue et professeur à Paris-Dauphine. Depuis plus de vingt ans, les transformations du salariat et des organisations du travail ont profondément bouleversé la position du personnel d’encadrement dans les entreprises. L’élargissement constant du groupe “cadres et encadrement” (sa progression numérique) est allé de pair avec une forme de banalisation, dans un grand nombre de branches professionnelles. »
Dépoussiérer un accord de 1983L’idée est de profiter de l’occasion pour dépoussiérer un accord national interprofessionnel datant de 1983 afin de tenir compte des évolutions, notamment liées au numérique. Plusieurs sujets pourraient être abordés : télétravail, droit à la déconnexion...