En Angola, la compagnie pétrolière enquête sur son ex-patronne, Isabel dos Santos

La fille de l’ancien président angolais est soupçonnée d’avoir détourné des dizaines de millions d’euros lorsqu’elle était à la tête de la Sonangol.

La femme d’affaires angolaise Isabel dos Santos, à Porto, au Portugal, en mai 2014.
La femme d’affaires angolaise Isabel dos Santos, à Porto, au Portugal, en mai 2014. Crédits : FERNANDO VELUDO / AFP

La compagnie pétrolière angolaise Sonangol a annoncé, mardi 19 décembre, avoir ouvert une enquête sur de « possibles détournements » de fonds imputables à son ancienne PDG, Isabel dos Santos, la fille de l’ancien président du pays José Eduardo dos Santos. Nommée à la tête de la Sonangol par son père en 2016, Mme dos Santos a été remerciée le mois dernier par le nouveau président de l’Angola, Joao Lourenço. Elle a catégoriquement démenti mardi toute malversation.

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Ces derniers jours, plusieurs médias angolais ont accusé Mme dos Santos d’avoir ordonné, lorsqu’elle dirigeait l’entreprise, des paiements et des mouvements de fonds jugés suspects s’élevant à plusieurs dizaines de millions d’euros. « Nous avons mis en place une commission d’enquête interne pour enquêter sur les informations diffusées », a déclaré mardi un porte-parole de la Sonangol, Mateus Benza. « Nous vérifions de possibles détournements, mais je ne confirme rien pour le moment », a-t-il précisé.

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Selon le Novo Jornal et le Jornal Economico notamment, la nouvelle direction de la compagnie a identifié un transfert « suspect » de 57 millions d’euros vers un compte à Dubaï. Elle s’interroge également sur un virement mensuel, mis en place dès l’arrivée d’Isabel dos Santos à la tête de la compagnie, de 10 millions d’euros de la Sonangol vers une entreprise portugaise dont elle est l’actionnaire principale. Selon ces médias, le nouveau patron de la Sonangol a écrit à sa prédécesseure pour lui demander des explications et a saisi les autorités judiciaires angolaises.

Symbole de népotisme

Sollicité par l’AFP, le parquet de Luanda a indiqué mardi soir n’avoir reçu aucune plainte visant l’ex-patronne de la Sonangol. Mme dos Santos a de son côté vivement dénoncé une « campagne de diffamation ». « Ces fausses nouvelles […] ne méritent aucun crédit puisqu’elles ont comme seule et unique motivation de remettre en cause l’intégrité de l’ingénieure Isabel dos Santos », a-t-elle répliqué dans une déclaration diffusée via son compte Twitter.

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Présentée comme la femme la plus riche d’Afrique par le magazine américain Forbes, Isabel dos Santos est devenue un symbole du népotisme reproché à son père. José Eduardo dos Santos a quitté la présidence à la faveur des élections générales d’août dernier, après trente-huit ans d’un règne sans partage pendant lequel il a mis l’économie du pays en coupe réglée au profit d’une poignée de proches. Son successeur, qui a promis de lutter contre la corruption, a congédié récemment plusieurs dirigeants d’institutions et d’entreprises publiques proches de l’ex-chef de l’Etat.

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