Recul du nombre de journalistes tués dans le monde en 2017
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La Matinale du 18/12/2017
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Recul du nombre de journalistes tués dans le monde en 2017

Selon le bilan annuel de Reporters sans frontières, l’année qui s’achève est la moins meurtrière depuis quatorze ans.

Le Monde | • Mis à jour le

Le corps du journaliste assassiné Javier Valdez, co-fondateur du journal Riodoce et spécialiste du trafic de drogue, à Culiacan (Mexique), le 15 mai.

En 2017, 65 journalistes ont été tués dans le monde, dont 50 professionnels, sept « journalistes-citoyens » (blogueurs) et huit « collaborateurs des médias », selon le bilan annuel de Reporters sans frontières (RSF), publié mardi 19 décembre.

Ce bilan fait de 2017 l’année la moins meurtrière depuis quatorze ans pour les journalistes professionnels, note l’ONG sise à Paris. Il est dû en partie à une meilleure protection des reporters mais également au fait que des pays dangereux « se vident de leurs journalistes ».

Sur les 65 journalistes (professionnels et non professionnels) tués au cours de l’année, 39 ont été assassinés ou sciemment visés et 26 ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Comme en 2016, la Syrie est le pays le plus meurtrier pour les reporters avec douze journalistes tués recensés, devant le Mexique (onze), l’Afghanistan (neuf), l’Irak (huit) et les Philippines (quatre).

Une baisse liée à une « prise de conscience »

Si moins de journalistes ont été tués dans le monde en 2017 par rapport à 2016 (79 tués, soit une baisse de 18 % sur un an) c’est, estime RSF, en raison de « la prise de conscience croissante de la nécessité de mieux protéger les journalistes et la multiplication des campagnes menées en ce sens par les organisations internationales et les médias eux-mêmes ». Mais aussi par le fait que « des pays, devenus trop dangereux, se vident de leurs journalistes ». « C’est le cas de la Syrie, de l’Irak, du Yémen, de la Libye, où l’on assiste à une hémorragie de la profession », déplore RSF.

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Si les conflits armés mettent en péril la vie des journalistes qui couvrent ces guerres, dans des pays comme le Mexique « des cartels et des politiques locaux font régner la terreur » contraignant aussi nombre de professionnels à « quitter leur pays ou [à cesser] leur métier ».

« Le Mexique est le pays en paix le plus dangereux au monde pour les reporters », souligne RSF. Au pays des cartels de la drogue, les journalistes qui traitent de la corruption de la classe politique ou du crime organisé sont quasi systématiquement visés, menacés, voire exécutés. Cela a été notamment le cas de Javier Valdez Cardenas, un reporter chevronné de 50 ans, collaborateur de l’Agence France-Presse et de médias locaux, froidement assassiné le 15 mai.