« Quand on aura donné du sens aux mots culture et qualité, on pourra imaginer la télévision de demain »
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La Matinale du 18/12/2017
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« Quand on aura donné du sens aux mots culture et qualité, on pourra imaginer la télévision de demain »

Dans une tribune au « Monde », François Jost, professeur en sciences de l’information et de la communication, estime qu’il faut se demander ce que l’on veut transmettre aux téléspectateurs et déterminer la juste manière d’évaluer un programme.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

La régie d’un studio de France Télévisions, à Paris, en 2010.

Tribune. Si Emmanuel Macron affiche son ambition de faire de la politique autrement, il est un point sur lequel il rejoint ses prédécesseurs : sa volonté de transformer l’audiovisuel public. De Valéry Giscard d’Estaing à François Hollande, chaque président y est allé de sa réforme, persuadé de trouver la recette miracle pour le moderniser.

En 1974, pour en finir avec la lourdeur de l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF), qui réunissait en son sein télévision et radio, on décida de donner aux chaînes leur autonomie. Aujourd’hui, on parle de la création d’une holding pilotant la radio publique et France Télévisions. Ainsi va la vie des institutions : dans un premier temps, on fragmente pour, croit-on, amener plus d’efficacité, dans un second, on réunit, on « mutualise » pour faire des économies. Mais, aujourd’hui, ce n’est pas ce seul mouvement pendulaire qui motive une nouvelle réforme.

Dans la bouche d’Emmanuel Macron, la fameuse formule ternaire « Informer, cultiver, distraire » subit une restriction remarquable. Exit le divertissement

Selon Télérama, le président de la République aurait déclaré début décembre : « L’audiovisuel public, c’est une honte pour nos concitoyens, c’est une honte en termes de gouvernance », ajoutant que Radio France et France Télévisions ne cherchent pas à « éduquer des gens qui sont loin de la culture (…), qui ne vont jamais regarder ni Arte ni une chaîne de télévision publique ». Il aurait également dénoncé « la médiocrité des programmes et des contenus », et l’absence de réflexion sur « le continent sur lequel nos gamins sont en train de s’éduquer », c’est-à-dire Internet.

Une fois de plus, c’est donc la question des missions du service public qui est posée. A ceci près que, dans la bouche d’Emmanuel Macron, la fameuse formule ternaire « Informer, cultiver, distraire » subit une restriction remarquable....